Il s'agit désormais de sortir des intentions politiques européennes pour changer réellement de système tout en aidant les citoyens, de manière à ce qu'ils ne soient pas les premiers à payer le coût du changement climatique. L'Europe doit soutenir aussi les peuples les plus affectés par la mauvaise gouvernance de leurs dirigeants.
Depuis l’annonce du plan de Bruxelles pour le climat, en juillet dernier, et les catastrophes climatiques qui ont frappé la Belgique et l’Allemagne, comme les incendies en Grèce et en Espagne, la Commission européenne cherche à concrétiser son ambition environnementale. Le but est de réduire de 55% d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, les 27 restent divisés sur le financement de ce programme.
Le risque est que les citoyens se trouvent affectés économiquement par la fin des subventions publiques en direction des industries polluantes et des énergies fossiles. L’eurodéputée Anna Zalexska (CRE) alerte sur le coût de ces propositions auprès des citoyens : « Ils interrogent sur une hausse des prix parce ce sont eux qui paieront la facture de l’ambition climatique européenne ». Pour l’eurodéputée écologiste Ska Keller, les aides devraient se diriger vers une rénovation « par une vague solaire et accélérer la transition vers des énergies renouvelables ». Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, insiste sur l’urgence qui se présente : « Si nous n’agissons pas maintenant, nous allons atteindre rapidement des points de bascule. Nous n’avons pas le choix nous devons agir. J’espère éviter une chose, que nous soyons paralysés par la peur du changement« .
Faire pression sur le Brésil
Une cinquantaine d’élus du Parlement européen ont ainsi adressé une lettre au président brésilien, Jair Bolsonaro, afin de faire pression sur les violences qui ne cessent de s’amplifier contre les peuples autochtones, favorisant ainsi la déforestation de l’Amazonie. Depuis plusieurs semaines, Brasilia est le théâtre de manifestations de la part des populations indigènes : le Brésil est la quatrième nation qui compte le plus de meurtres de défenseurs de l’environnement dans le monde, selon l’ONG Global Witness.
Depuis l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir, la déforestation en Amazonie au progressé de 85%. Cette destruction des espaces vierges est désormais soutenue par des milices armées qui attaquent les militants des droits de l’homme et les chefs de ces tribus. Et l’urgence est réelle : le mégaprojet FeroGrào, une ligne de chemin de fer de 1000 kms à travers l’Amazonie, réduira encore plus les forêts afin de produire le maïs et le soja qui inondera les marchés européens et mondiaux.