Le vieillissement de la population européenne, et les craintes face aux vagues migratoires, imposent une plus grande facilité de migration pour les travailleurs hautement qualifiés. De nombreuses filiales en Europe peinent à renouveler leur masse salariale. L'Union européenne vient de faciliter l'accès à la carte bleue.
La crise actuelle que vit le Royaume-Uni illustre parfaitement ce qui se passe quand de nombreux travailleurs qualifiés – ou non – quittent le pays à cause des restrictions à l’embaume imposées par le Brexit. Supermarchés en partie vidés, rationnement d’essence et de gaz, les stocks sont si faibles que la consommation au moment de Noël sera sûrement affectée.
Le reste de l’Europe fait face au vieillissement de sa population. Les projections de l’Union européenne indiquent que le nombre de personnes en âge de travailler sera de 292 millions en 2070 contre 333 millions actuellement. Il était donc temps de renouveler les règles concernant la carte bleue européenne, ce qui ouvre de nouvelles possibilités en matière de migration légale, et ceci pour tous les pays à travers le monde. La carte bleue existe depuis 2009, elle rassemble en un seul document un permis de travail et de résidence. Les ressortissants de pays tiers peuvent ainsi répondre à des offres d’emploi dans l’UE.
Ouvert aux réfugiés et aux demandeurs d’asile
La crise migratoire qui menace l’Europe, en provenance d’Afghanistan notamment, pourrait trouver une réponse – en partie – avec ce changement législatif, le premier de ces dernières années en matière de migration. Les réfugiés et les demandeurs d’asile pourront postuler pour l’installer dans l’UE avec un contrat de travail. Cette réforme prévoit aussi de diminuer le salaire minimum que les travailleurs doivent gagner pour bénéficier de cette carte. Ils pourront présenter un contrat de travail valide depuis 6 mois contre 12 mois actuellement. De plus, le détenteur de la carte pourra trouver un autre emploi dans un autre pays au bout de 12 mois de travail.
Les eurodéputés cherchent à rentre le dispositif plus attrayant, mais il faudrait que l’ensemble des pays de l’UE adoptent ce système. La France, l’Italie, l’Allemagne et la Pologne sont coutumiers de ce système et à eux seuls ont attribué 75% des cartes délivrées en 2019. Le Danemark et l’Irlande ne font pas partie de ce système, comme d’autres pays. « Le plus important est que l’Europe parvienne à se profiler comme la destination de choix pour les talents (…) et cela ne peut se faire que si l’on voit l’Europe comme un ensemble et non pas comme des Etats membres individuels », explique l’avocate Jo Antoons.