Partout dans le monde, la démocratie a été réduite du fait de l'épidémie du Covid-19. Mais la France est particulièrement affectée, à cause les mouvements sociaux, cime la crise des gilets jaunes et surtout l'instauration de l'état d'urgence.
Restrictions sanitaires, couvre-feu, état d’alerte, la pandémie de Ovid-19 a fortement limité les libertés individuelles à travers le monde. Mais le dernier rapport de The Economist va plus loin et pointe particulièrement la France qui pert son statut de « démocratie à part entière » pour entrer dans la catégorie des « démocraties défaillantes ». Sur 167 pays, la France chute à la 27ème place, juste devant les Etats-Unis et le Portugal. 75 nations sont considérées comme des démocraties. Et seules 23 s’avèrent des « démocraties à part entière » avec un indice d’au moins 8 points. Parmi elles, l’Irlande, la Norvège, la Suisse et le Canada.
Il faut dire que le repli démocratique est global et la pandémie a entraîné la perte de libertés individuelles dans près de 70% des pays. Cet indice démocratique est calculé en base 10 sur 60 critères, regroupés en cinq catégories dévaluation : processus électoral et pluralisme, libertés civiques, fonctionnement du gouvernement, participation politique et culture politique. La moyenne mondiale en 2020 est désormais de 5,37 : « le pire score depuis la création de l’indice en 2006, déplore The Economist.
Le cas de la France
L’épidémie de Covid-19, qui a suivi le mouvement des gilets jaunes, mais aussi les crises migratoires, ont fait de la France un pays où la présence militaire dans la rue est unique en Europe. « Le classement a sanctionné les pays qui ont retiré leurs libertés civiles, n’ont pas permis un contrôle adéquat des pouvoirs d’urgence ou ont refusé la liberté d’expression », selon l’étude, citant l’exemple de la France, où « des confinements sévères et des couvre-feux nationaux ont conduit à une légère mais significative diminution de son score global.»
Le rapport n’évalue toutefois pas l’acceptabilité de ces mesures par les populations : « La pandémie a mis en lumière la nature de la gouvernance dans les démocraties du XXIe siècle et, en particulier, la relation entre les gouvernements et le peuple, révélant des déficits démocratiques qui existent depuis longtemps », commente Joan Hoey, responsable de l’étude. « Nous ne pouvons pas conclure que le haut niveau d’acceptation des mesures de confinement signifie que les gens dévalorisent la liberté », poursuit Joan Hoey. « Ils ont simplement jugé […] qu’éviter des décès catastrophiques justifiait une perte de liberté temporaire. »