Le déficit de précipitations n'occasionne pas seulement une sécheresse superficielle des sols, mais impacte aussi les nappes phréatiques et la production agricole. De l'Inde à la Russie, la canicule s'installe à travers le monde.
La hausse des prix alimentaires secoue les économies mondiales et devrait être aggravée par la guerre en Ukraine et surtout par une sécheresse qui persiste dans plusieurs pays avec des conditions de météo chaudes et sèches prévues pour les semaines à venir. Les quatre premiers mois de l’année ont été déficitaires en matière de précipitations en France : -41 % en janvier, -38 % en février, -38 % en mars et -25 % en avril. Selon Météo France, le cumul de pluie moyen sur l’ensemble du pays est le plus faible depuis 11 ans.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), région la plus touchée, le déficit de précipitations est de 38 % en avril selon Météo France, et il s’élève à 58 % sur les quatre premiers mois de l’année. Après le Sud-Est, la région Grand Est et le nord de la Nouvelle-Aquitaine sont également fortement impactés par la sécheresse : cependant, dans ces deux zones, la situation s’est légèrement améliorée grâce aux pluies d’avril. Le déficit de pluie est également important sur une bonne partie nord du pays.
Bercy a accepté le mois dernier un déplafonnement, à hauteur de 100 millions d’euros, des dépenses autorisées des agences de l’eau en 2022. Ce dépassement servira principalement à financer des projets réalisables à très court terme pour améliorer l’accès à la ressource en eau existante, comme le curage d’ouvrages ou la reconnexion de réseaux pour l’abreuvement des élevages. Mais ces mesures, qui favorisent l’arrosage de grandes superficies et la création de bassines sont critiquées par les associations de défense de la nature car elles vont épuiser les nappes phréatiques déjà déficitaires.
Immenses feux en Sibérie
En Espagne, au Portugal et en France, une sécheresse hivernale inhabituelle provoque l’inquiétude de la population. Dans la péninsule ibérique, le mois de janvier est le deuxième le plus sec enregistré depuis l’an 2000, selon les agences météo locales, avec une pluviométrie très faible voire inexistante, entraînant une aridité précoce et extrême. Le gouvernement portugais a été contraint de suspendre la production hydroélectrique de cinq barrages tandis qu’en Espagne, les niveaux des réservoirs d’eau se situent actuellement à moins de 45 % de leur capacité, faisant craindre le pire aux agriculteurs qui en dépendent. Les régions les plus touchées sont l’Andalousie (sud) et la Catalogne (nord-est).
Le conflit en Ukraine a occulté une catastrophe en Sibérie orientale avec de nombreux feux brûlant des centaines de bâtiments et faisant une dizaine de morts, selon les autorités locales. « L’extinction est compliquée par les conditions météorologiques , des vents violents accélèrent la propagation des incendies et empêchent d’y mettre fin », a indiqué le ministère des Situations d’urgence de la région de Krasnoïarsk.
De nombreux incendies aggravés par des vents violents, ont détruit des centaines de bâtiments, faisant une dizaine de morts, ont indiqué samedi les autorités locales.Des incendies sans précédent ravagent depuis plusieurs années la Sibérie. En 2021, des feux, notamment dans l’Est de la Sibérie, ont relâché 16 millions de tonnes de carbone (4e volume le plus élevé depuis le début des mesures en 2003), selon le rapport annuel sur le climat européen.