Le virus de la variole du singe est le monkeypox, une autre zoonose (maladie infectieuse qui est passée de l'animal à l'homme). Pour l'instant, il concerne surtout les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), et en particulier ceux qui ont un système immunitaire fragile. Son nom devrait être bientôt modifié pour ne pas stigmatiser l'Afrique, trop souvent associée comme étant le foyer de maladies émergentes.
L’apparition de l’épidémie de variole du singe surprend le monde médical, même si un vaccin existe. Détectée depuis le mois de mai, elle est pourtant rare en dehors des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest où le virus circule d’ordinaire. Les cas concernent les homosexuels jeunes (de 20 à 40 ans) à 99% selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La transmission se fait par contact très proche, donc sexuel.
Comme pour le VIH il y a quarante ans, la communauté gay subit le regard de la société face à cette maladie transmissible que l’on peut apparenter aux infections sexuellement transmissibles (IST) et les appels communautaires sont nombreux pour une vaccination rapide et une meilleure information sur l’état de la recherche. « À la Pitié-Salpétrière, l’écrasante majorité des patients atteints d’une variole du singe sont multipartenaires et la plupart sont sous PrEP ou bien porteurs du VIH », explique Yanis Tamzali, infectiologue dans cet hôpital parisien. Car l’Europe compte désormais plus de 4500 cas confirmés en laboratoire, soit trois fois plus que mi-juin. Épicentre de cette nouvelle contagion, l’Europe compte désormais 31 pays ou territoires ayant rapporté des cas de variole du singe. Le Royaume-Uni compte à ce jour le nombre le plus élevé de cas recensés (1 076 selon les autorités britanniques), devant l’Allemagne (838), l’Espagne (736), le Portugal (365) et la France (350), selon les données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Tenter de limiter les clusters
Le 1er juillet, l’OMS a appelé à une « action urgente » contre la variole du singe en Europe et a appelé les pays européens à « augmenter leurs efforts dans les prochaines semaines et mois pour éviter que la variole du singe ne s’installe dans une zone géographique plus grande ». Il ne s’agit pas, pour l’instant, d’une urgence sanitaire mondiale, mais une menace dont l’évolution est inquiétante. L’agence de l’ONU a recommandé aux pays d’intensifier leur surveillance de la maladie, notamment son séquençage, et d’obtenir la capacité à la diagnostiquer et d’y réagir. Heureusement, contrairement au Covid du début de la pandémie, il existe un vaccin déjà homologué spécifiquement contre le virus de la variole. Le laboratoire danois Vavarian Nordic annonce une nouvelle livraison de 2,5 millions de doses vers les Etats-Unis. Ce vaccin est connu aux Etats-Unis sous le nom de Jynneos et en Europe il s’appelle Imvanex.