Selon les spécialistes, cette vague de chaleur sera proche de celle de 2003. Plus fréquentes et intenses chaque année, ces vagues de fortes chaleurs sont les événements climatiques extrêmes les plus meurtriers au monde et bouleversent durablement notre environnement et nos modes de vie.
Les vagues de chaleurs se multiplient sur le vieux continent et la semaine qui vient devrait être particulièrement cruelle. En France, le pays en a connu 44 depuis 1947, et le phénomène s’est particulièrement accéléré ces dernières décennies : elles ont été trois fois plus nombreuses sur les 35 dernières années que sur les 35 années précédentes, note MétéoFrance. Le nombre de jours de vague de chaleur a quant à lui été multiplié par neuf sur la période.
Un anticyclone au large du Portugal entraînera une intensification des températures pour le weekend prochain, avec un pic pour le 16 juillet. Cette chaleur écrasante s’explique par plusieurs phénomènes. Un « axe de hautes pressions » se met en place du Maroc aux îles britanniques en passant par la France, ce qui réchauffe la masse d’air ce début de semaine, « par effet de compression », relève MétéoFrance sur son site. Avec 44°, le Portugal a déjà été affecté par des incendies pendant trois jours, qui viennent d’être éteints grâce à 3000 pompiers. En Croatie, un gigantesque incendie fait rage. En Espagne, les températures atteignent 40° dès la matinée, un mois et demi après la première vague de chaleur mi-juin, la cinquième sur les onze derniers mois. Lundi, le niveau des réservoirs d’eau était à 45,3%, contre une moyenne de 65,7% à cette période ces dix dernières années, selon les autorités. En Italie et dans les Balkans, la barre des 40° pourrait être dépassée. Et les pays du nord de l’Europe sont aussi touchés, comme en Grande-Bretagne où les 35°pourraient être franchis. Samedi, la température la plus haute a été enregistrée à 36,4 degrés à 16 h à Waghäusel-Kirrlach (Haut-Rhin), selon l’institut allemand de météorologie (DWD).
Pénurie agricole
La conjonction entre ces vagues de chaleurs et le manque d’eau affecte la production agricole. L’Europe devra importer du riz cette année, car les régions productrices d’Espagne et d’Italie voient leurs récoltes réduites. Dans le nord de l’Italie, la Lombardie se prépare à déclarer l’état d’urgence face à une sécheresse record menaçant les récoltes. L’eau est déjà rationnée dans plusieurs villes de la Plaine du Po. Cette région, qui abrite d’importantes cultures, affronte sa pire sécheresse depuis 70 ans. La production de lait des vaches a baissé de 10%.
De nombreux agriculteurs se sont adaptés pour répondre à la demande accrue causée par la guerre en Ukraine, mais la sécheresse actuelle met en péril la qualité des récoltes. Pour le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič, le service de gestion des urgences Copercicus indique que « la sécheresse actuelle en Europe pourrait devenir la pire de tous les temps ».