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La Turquie, passage obligé des exportations de céréales ukrainiennes

mardi, 19 juillet, 2022 - 12:11

La Turquie se trouve en situation d'alléger le blocus des céréales en mer Noire en étant partenaire des deux belligérants avec un consensus sur les principaux aspects techniques : contrôles conjoints aux points de départ et d’arrivée des navires dans les ports et garanties de sécurité le long des routes maritimes. Une "lueur d'espoir pour soulager la souffrance humaine et soulager la faim dans le monde », selon les Nations Unies.

La crise au Sri Lanka est une des nombreuses conséquences de la réduction des exportations alimentaires causées par le conflit en Ukraine. Le blocus russe contre les ports ukrainiens de la mer Noire a entraîné un chaos logistique. Les pays africains craignent la famine, les marchés jouent aux montagnes russes et les agriculteurs ukrainiens ne savent pas où mettre la récolte de cette année – car les silos sont encore pleins de céréales de l’an dernier.

La Turquie seule se trouve dans la position de changer la situation et c’est pourquoi L’Union européenne espère qu’un accord entre l’Ukraine et la Russie sur les exportations de céréales pourra être conclu dans les prochains jours. Les négociateurs des deux pays se sont rencontrés la semaine dernière à Istanbul, aux côtés de représentants des Nations Unies. Les discussions doivent reprendre cette semaine en Turquie. Selon le ministre turc de la Défense, la Russie et l’Ukraine ont fait suffisamment de progrès pour avoir de nouvelles discussions sur le sujet dès la semaine prochaine et, peut-être, signer un accord.  Pour le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, « il s’agit peut-être de la chose la plus importante à laquelle la communauté internationale est confrontée. La chose la plus inquiétante est la pénurie alimentaire dans de nombreux pays du monde. »

L’UE « fait tout ce qui est en son pouvoir pour sortir ces céréales par d’autres moyens, par les voies de solidarité, par la mer Noire vers la Roumanie, la Bulgarie. Mais ce n’est pas suffisant « , explique Josep Borrell. En effet, ces routes ne peuvent pas absorber l’immense quantité de grains exportables via la mer, et ces routes sont tout autant confrontées aux mines nombreuses dans la mer Noire. « J’espère donc, et je pense avoir un espoir, que cette semaine il sera possible de trouver un accord pour débloquer Odessa et d’autres ports ukrainiens. La vie de dizaines de milliers de personnes dépend de cet accord. Il ne s’agit donc pas d’un jeu diplomatique. C’est une question de vie ou de mort pour de nombreux êtres humains », insiste le responsable européen.

Un accompagnement des bateaux céréaliers

L’ONU pourrait faire office d’intermédiaire en accompagnant les bateaux céréaliers à travers la mer Noire en direction de la Méditerranée. Mais Ankara pourrait être un partenaire plus fiable, aux yeux de Moscou, pour organiser un tel pont maritime, ce qui renforcerait l’influence de la Turquie et notamment sur le front syrien. Un « centre de coordination » des corridors céréaliers devrait voir le jour à Istanbul, au sein duquel toutes les parties seront représentées. Selon le ministre turc, les délégations russe et ukrainienne ont accepté de se retrouver la semaine prochaine en Turquie. Une rencontre pour passer en revue tous les détails, avec l’objectif de signer un accord. L’accord négocié par Antonio Guterres depuis plus de deux mois vise non seulement à faire sortir par la mer Noire quelque 20 millions de tonnes de céréales bloquées dans des silos ukrainiens, en particulier à Odessa (sud), mais aussi à faciliter les exportations russes de grains et d’engrais. Autant de produits qui font cruellement défaut sur le marché mondial.


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