Entre le 1er janvier et le 22 juillet, 34.000 personnes sont arrivées par la mer en Italie, contre 25.500 sur la même période de 2021 et 10.900 en 2020. Cette nouvelle vague de migration intervient alors que l'Italie se dirige vers de nouvelles élections en septembre, qui pourraient voir une poussée de la droite et de l'extrême droite.
La situation est toujours bloquée pour l’exportation des céréales d’Ukraine en direction des pays africains, qui sont nombreux à dépendre exclusivement de ces ressources. La crise alimentaire a déjà déstabilisé la situation politique au Sri Lanka et risque de pousser sur les routes de l’exil des millions de personnes, selon Frontex, l’agence des garde-frontières de l’Europe. La Tunisie et l’Egypte pourraient manquer de pain, aliment de base pour des millions de personnes. En 2021, la Tunisie a consommé 2,42 millions de tonnes de blé (tendre et dur), alors que la production locale atteignait seulement 682.600 tonnes.
L’augmentation des prix des produits de base, les pénuries, couplées aux contestations sociales qui en découleraient, pourraient pousser encore davantage de personnes à quitter leur pays. Le Haut Commissaire aux réfugiés de l’ONU, Filippo Grandi, a également averti en juin que sans réponse à la crise alimentaire provoquée par la Russie, le record de 100 millions de personnes déplacées dans le monde allait encore grossir, évoquant « un grand nombre ».
Arrivée massive en Italie
Durant le weekend dernier, plus d’un millier de migrants ont débarqué en Italie et ont été débarqués dans plusieurs ports de Sicile. Sur l’île de Lampedusa, 522 personnes, originaires d’Afghanistan, du Pakistan, du Soudan, d’Ethiopie et de Somalie notamment, sont arrivées dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juillet à bord d’une quinzaine d’embarcations différentes, en provenance de Tunisie et de Libye. Le centre d’accueil de Lampedusa est débordé. D’une capacité de 300 personnes, il en abrite 1200.
Cette nouvelle vague arrive alors que le premier ministre, Mario Draghi, a démissionné et de nouvelles élections auront lieu le 25 septembre, pour lesquelles la droite et l’extrême droite sont données favorites. Matteo Salvini, leader de la Ligue (anti-immigration), a déploré l’arrivée de « 411 clandestins en quelques heures à Lampedusa ». « Le 25 septembre, les Italiens pourront enfin choisir le changement : pour le retour de la sécurité, du courage et du contrôle des frontières », a-t-il écrit sur Twitter.