L'inflation atteint des niveaux oubliés depuis 1984. Mais tout le monde s'accorde pour penser que le pire reste à venir, si Moscou en venait à suspendre ses livraisons de gaz, surtout pour le prochain hiver.
Le conflit en Ukraine continue de fragiliser l’économie du continent et les prévisions de la Commission européenne sont à la baisse avec une croissance à 1,5% en 2023 et un pic d’inflation qui devrait atteindre 8,3% pour cette année. La flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires se poursuit, et même si le rebond économique, après les confinements, tend à s’essouffler, la croissance est toujours là. La France devrait conserver une croissance de 2,4% en 2022 et de 1,4 l’année prochaine. La croissance dans la zone euro a tout de même progressé. Le rebond au deuxième trimestre a été de 0,7%, soit un sursaut plus élevé qu’attendu. Toutefois, la situation économique varie fortement d’un pays membre à l’autre. Car l’Allemagne, première puissance économique subit une activité stagnante. « Qu’est-ce qui va se passer ensuite ? La plupart des prévisionnistes supposent une baisse du PIB en Allemagne et le reste de l’Europe suivra probablement », estime Vicky Price, chef économiste chez CEBR.
« Nous ne sommes pas en récession, nous ne sommes pas en stagflation, et c’est la réalité du moment. Mais lorsque l’on fait une photographie de notre économie, il faut regarder la possibilité d’un scénario plus grave. Bien sûr, si nous faisons face à une rupture totale du gaz russe, nous allons entrer dans une réalité plus défavorable », explique Paolo Gentiloni, le Commissaire européen en charge de l’Economie. Une récession est possible si Moscou décidait de suspendre ses livraisons de gaz.
Une inflation record
L’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en juillet pour atteindre 8,9% sur un an, selon des données communiquées ce vendredi par l’agence européenne des statistiques, Eurostat. Cette hausse est de 0,3% comparée à la situation en juin 2022. L’inflation la plus faible a été enregistrée en France (6,8%, voir ci-dessous) et à Malte (6,5%) en juillet. Les pays baltes ont connu les taux les plus forts : 22,7% en Estonie, 21% en Lettonie, 20,8% en Lituanie.
Plus tôt dans la matinée, l’Espagne et la France avaient également communiqué leur données pour le mois de juillet, attestant également de cette tendance à l’hausse des prix à la consommation. En Espagne, l’inflation s’est encore accélérée ce mois-ci pour atteindre 10,8% sur un an, soit 0,6 point de plus qu’en juin (10,2%), selon une première estimation par l’Institut national de la statistique (INE).