Après un mois de juillet qui a été le plus sec depuis 1959, le mois d'août débute sans pluie notable et cela pourrait durer encore plusieurs semaines.
Selon une étude publiée dans Nature, l’Europe souffre de la canicule car le continent est pris en tenaille entre l’air chaud du Sahara qui remonte et le froid polaire qui s’affaiblît, le Groenland faisant partie des régions qui se réchauffent le plus vite. Le jet stream, en provenance d’Atlantique, ne fait plus office de régulateur des températures. Or les autres continents ne sont pas dans la même configuration, les Etats-Unis et le Canada, par exemple, n’ont pas de zone chaude comme le Sahara pour les menacer, bien que le manque de pluie en Californie ait duré tout l’hiver et le printemps, provoquant actuellement des incendies immenses et répétés.
En Europe, le nombre de jours de canicule cumulés augmente de 0,6 jour chaque décennie alors que pour le reste des autres latitudes identiques, c’est +0,2. Les canicules progressent trois fois plus vite en Europe. Et si l’on considère non pas la quantité mais l’intensité, c’est quatre fois plus rapide.
Des records de chaleur
Alors que la France était frappée par les incendies dans le Bordelais, on a peu parlé de ce qui se passait au même moment de l’autre côté de la Manche, où des incendies au sud de Londres ont choqué le Royaume Uni. Le 19 juillet, la barre des 40° a été dépassée pour la première fois à Connigsby en Angleterre, 40,2°C à Heathrow, l’aéroport de Londres. Le lendemain : 35,1°C dans le sud de l’Écosse (c’était 32,8°C le dernièr record national), 37,2°C à Malilla en Suède. Mais aussi six records battus en Allemagne, où les 40°C ont été dépassés pour la première fois dans plusieurs endroits. Et du côté du Portugal, 45°C dans le centre et même 47°C à Pinhao au nord (à hauteur de Porto).
En Espagne, l’Institut de santé Carlos III annonce que le mois de juillet a été le plus meurtrier depuis 2015 avec 2000 décès causés par la chaleur. C’est presque deux fois plus qu’en 2019 et quatre fois plus que l’année dernière. Lorenzo Armenteros, porte-parole de la Société des médecins généralistes d’Espagne, explique que ces morts sont causées par une surchauffe du corps humain : « La plupart des décès sont une conséquence du stress thermique. Il peut affecter plusieurs organes, les dégrader de manière significative, et provoquer une défaillance multiviscérale, et par la suite la mort. »
La sécheresse affecte notamment le fonctionnement des centrales atomiques et le Rhin présente un niveau si bas que le transport des matières premières est menacé. En juillet, le fleuve n’affichait que 1,98 mètre de profondeur au port de Druisbourg. Les orages annoncés dans les jours prochains ne devraient pas changer la situation et la sécheresse devrait se maintenir pour les semaines à venir.