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L’extrême droite arrive au pouvoir en Italie

lundi, 26 septembre, 2022 - 13:34

Pour la première fois depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, l'Italie sera gouvernée par l'extrême droite, avec le parti Fratelli d'Italia et l'alliance des droites, qui obtient une majorité claire et nette à la fois à la Chambre des députés et au Sénat.

Les sondages la donnait gagnante depuis plusieurs semaines. C’est donc sans surprise, mais avec inquiétude, que l’Europe a découvert dans la nuit la victoire sans appel, du parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, avec 26% des voix, et l’alliance des droites à laquelle elle appartient. La coalition formée par Fratelli d’Italia avec l’autre formation eurosceptique d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini (9 % des voix), et le parti conservateur de Silvio Berlusconi, Forza Italia (8 %) recueille plus de 44 % des suffrages après le dépouillement de 90 % des circonscriptions. Cette coalition remporterait « le pourcentage le plus élevé de votes jamais enregistré par des partis d’extrême droite dans l’histoire de l’Europe occidentale de 1945 à aujourd’hui », a relevé le Centre italien d’études électorales.

Face à Giorgio Meloni, le Parti démocrate (PD) d’Enrico Letta n’a pas réussi à susciter un vote utile pour faire barrage à l’extrême droite et qui obtient moins de 20 % selon les résultats partiels. Le Mouvement 5 étoiles (M5S, ex-antisystème) récolte moins de 15 % des voix, en chute par rapport à son score historique de plus de 30 % en 2018. La vice-présidente du PD, Debora Seracchiani, a reconnu la « victoire de la droite emmenée par Giorgia Meloni », ce qui marque « une soirée triste pour le pays ».

Un séisme européen

Ces élections font suite à la victoire en Suède d’un bloc conservateur, il y a deux semaines, comprenant les Démocrates de Suède (SD), parti issu de la mouvance néonazie qui a réalisé une forte percée, devenant la première formation de droite du pays. L’Union européenne se trouve désormais face à plusieurs pays qui s’opposent à la politique commune. D’ailleurs le premier ministre hongrois Viktor Orban et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont adressé, dès dimanche soir, leurs « félicitations » à Giorgia Meloni. M. Orban, par la voix de son directeur politique, le député Balazs Orban, a ajouté ce message : « Nous avons plus que jamais besoin d’amis partageant une vision et une approche communes de l’Europe ». En France, le Rassemblement National (RN) a aussi félicité ce basculement politique. « Les Italiens ont offert une leçon d’humilité à l’UE qui, par la voix de Mme von der Leyen, prétendait leur dicter leur vote »,  a twitté le président du Rassemblement national français, Jordan Bardella.

Bénéficiant de la déception de millions d’italiens face à l’immigration, la flambée des prix, le chômage, et un vent de « dégagisme » face à ses adversaires qui ne sont pas parvenus à tenir leurs promesses, Giorgia Meloni devra néanmoins clarifier la position de sa coalition sur le dossier ukrainien. L’Italie faisant partie de l’OTAN, la répartition des portefeuilles sera révélatrice. Car si Giorgia Meloni est atlantiste et soutient les sanctions frappant Moscou, M. Salvini s’y oppose.


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