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L’inflation continue de progresser en Europe

lundi, 3 octobre, 2022 - 11:43

Une progression de 10% en un an, un record qui pourrait encore s'aggraver avec l'influence de la crise monétaire et sociale dans certains pays non communautaires comme le Royaume-Uni.

L’inflation qui progresse à travers le monde menace aussi l’Europe, qui avait atteint 9,1% en août, pour arriver à 10% aujourd’hui dans la zone euro, un chiffre encore plus élevé que le 9,7% des prévisions déjà sombres des analystes de Bloomberg et Facset. Le chiffre « est horrible à tous points de vue », a estimé Bert Colijn, analyste pour la banque ING. C’est le niveau le plus haut depuis que l’office européen des statistiques a commencé à publier l’indicateur en janvier 1997.

Cette inflation, qui a pesé lors des élections récentes en Italie, menace tous les pays de la zone euro, dont les gouvernements redoutent les mouvements sociaux et les manifestations qui ont déjà eu lieu dans de nombreux pays. Si les ministres européens de l’énergie ont trouvé un accord sur les mesures d’urgence pour aider les ménages et entreprises face à l’explosion des factures, la solution n’est toujours pas trouvée pour passer l’hiver. La France se démarque avec l’inflation la plus faible d’Europe, à 6,2%, mais l’Allemagne est à 10,9%, les pays baltes, très exposés face au conflit en Ukraine, voient l’inflation à 24,2% en Estonie, 22,5% en Lituanie et 22,4% en Lettonie.

Menaces de mouvements sociaux

En France, l’entreprise Camaieu vient de licencier ses 2600 salariés. Partout, le risque protestataire se développe, même si les 27 sont parvenus à se mettre d’accord pour aider ménages et entreprise à faire face. Pour une fois, on envisage de récupérer une partie des « superprofits » engrangés par les producteurs d’énergie afin de les redistribuer au consommateur. « Nous sommes dans une guerre de l’énergie avec la Russie, l’hiver arrive et nous devons agir maintenant, c’est-à-dire aujourd’hui, peut-être demain, pas dans une semaine et certainement pas dans un mois », a exhorté le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’UE.

Mais les statistiques actuelles ne prennent pas en compte le risque de contamination du vent de panique qui traverse l’économie britannique, qui pourrait avoir des conséquences directes en Irlande et en Ecosse, sujets sensibles pour l’Union Européenne. « C’est la caractéristique des situations où la crédibilité est perdue », résume Larry Summers, ex-secrétaire au Trésor sous Bill Clinton entre 1999 et 2001, qui a qualifié les annonces du gouvernement britannique de « totalement irresponsables ». « C’est un gouvernement qui donne l’impression d’être très loin des réalités avec des références idéologiques qui, dans le contexte actuel, sont vouées à l’échec », estime l’économiste Véronique Riches-Flores, présidente de RF Research. En France même Bruno Le Maire s’est dit « inquiet » pour la situation économique du Royaume-Uni après les « annonces spectaculaires » du gouvernement britannique qui « perturbent le marché ».


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