Les prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI) confirment les doutes de contraction pour un tiers de l'économie mondiale. l'Europe se défendrait mieux, mais les risques liés à la guerre en Ukraine ou l'apparition de nouveaux variants du Covid-19 pourraient faire plonger la croissance à 0,5% l'année prochaine.
Avec chaque nouveau rapport, des ajustements à la baisse. Selon le FMI, a croissance mondiale ne dépassera pas 2,7% en 2023, soit 0,2% de moins par rapport aux dernières prévisions de juillet, après 3,2% pour cette année. Une contraction de la croissance pourrait affecter un tiers de l’économie mondiale, ce qui représenterait la pire performance de ces deux décennies, à l’exception de la crise financière de 2008 et de la pandémie de 2020. Le monde est au bord de la récession.
On sait déjà que les Etats-Unis sont en difficulté, très touchés par l’inflation. La Chine ne parvient pas à remonter la pente du Covid et subit des effondrements dans le secteur de l’immobilier. 2202 s’annonce la pire année du géant asiatique depuis 40 ans. La hausse des taux de la Réserve fédérale américaine entrave déjà l’économie des pays émergents, même si leur croissance devrait s’élever à 3,7% en 2023, mais l’inflation devrait s’y maintenir à un niveau élevé, de l’ordre de 8,8%. « Notre rapport souligne qu’il existe une probabilité de 25% de voir la croissance mondiale passer sous les 2% l’année prochaine, un niveau historiquement bas que le monde n’a connu que cinq fois depuis 1970 », a expliqué le chef économiste du FMI, Pierre-olivier Gourinchas, lors d’une conférence de presse au siège de l’institution, à Washington. Pour la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, « le monde ne sera plus le même après le conflit en Ukraine ».
Pour la zone euro, c’est le doute
Le FMI table sur une meilleure résistance de la zone euro en 2022 (3,1%) grâce au tourisme en Espagne et en Italie. Mais elle plongera à 0,5% l’année prochaine. Car l’Europe est frontalement touchée par le conflit en Ukraine, avec des risques de pénurie d’énergie cet hiver, un quadruplement du prix du gaz en un an, et une inflation qui sera très difficile à résorber et qui semble être là pour durer. Pour l’Allemagne et l’Italie, ce sera sûrement la récession l’an prochain (respectivement -0,3% et -0,2%), ce qui aura un impact politique et social dans ces pays. Hors de la zone euro, la Russie connaîtra une récession cette année, et le Royaume-Uni aura une croissance presque nulle en 2023 (0,3%), la France faisant un peu mieux (0,7%).
Le FMI reste d’ailleurs prudent sur la situation en 2023 et au-delà. Les prévisions ne sont valables que « si les anticipations d’inflation restent stables et que le resserrement monétaire n’entraîne ni récession généralisée ni ajustement désordonné des marchés financiers ». Ce qui n’est pas assuré avec l’amoncellement de risques qui pourraient prendre une toute autre ampleur comme une aggravation du conflit en Ukraine, une succession d’évènements climatiques comme les vagues d’ouragans qui frappent durement les Etats-Unis et l’Amérique centrale, comme au Pakistan il y a un mois ou en Afrique actuellement. Alors que le monde n’a pas encore digéré les effets de la sécheresse de cet été et que de nouveaux flux de migration se développent, et que des mouvements de grève affectent déjà plusieurs pays.