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Frontex rappelé à l’ordre par le Parlement européen

dimanche, 23 octobre, 2022 - 14:34

Une nouvelle vague migratoire est à redouter et le Parlement européen a refusé de valider les comptes de Frontex, qui n'a actuellement plus de direction après un rapport alarmant sur sa gestion et ses pratiques aux frontières. Dotée d'un budget en constante augmentation, Frontex est sous la loupe des eurodéputés

Si le mandat de Frontex a été renforcé en 2019, l’agence de l’Union européenne étant dotée du plus gros budget, passant de 360 millions d’euros en 2020 à plus de 750 millions d’euros en 2022, les rapports ont toujours été tendus avec les eurodéputés. L’agence de sécurité des frontières est accusée d’avoir dissimulé des refoulements de migrants en mer Egée et depuis 2020, un rapport de l’Office européen de la lutte contre la fraude (Olaf) a pointé son rôle dans de nombreux cas de renvois illégaux de migrants par les garde-côte grecs. Ce rapport soulève des questions sur la mauvaise gestion de Frontex, avec des situation de conflits d’intérêts et des cas de harcèlement. Le patron contesté de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, a démissionné fin avril et Frontex se défend dans un communiqué, que « Ce sont des pratiques du passé ».

« J’ai conscience que la lecture du rapport (de l’Olaf) aura choqué nombre d’entre vous, comme il m’a choquée, mais je suis convaincue que le conseil d’administration de Frontex a assumé pleinement ses responsabilités et de manière très efficace », a assuré aux eurodéputés la commissaire aux Affaires intérieures Ylva Johansson, espérant la nomination d’un nouveau directeur pour l’agence de surveillance des frontières d’ici à la fin de l’année.

Refus du validement des comptes de 2020

Après avoir reporté leur décision en mai dernier, le Parlement adresse ainsi un nouvel avertissement à Frontex, en refusant d’octroyer la décharge du budget de l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes pour 2020. Cette procédure par laquelle le Parlement européen clôture un exercice budgétaire et contrôle la dépense de fonds publics. Ce vote n’aura pas de conséquence sur l’activité de l’agence, mais c’est un signe de défiance. « Nous voyons très clairement qu’il y a une situation inacceptable aux frontières extérieures de l’UE et Frontex en avait connaissance. Il y a eu des refoulements, ce qui a été prouvé, et nous pensons que l’on n’a pas fait assez pour contrer ces agissements », affirme Terry Reintke, co-présidente allemande des Verts/ALE.

Mais ces critiques ne se limitent pas à la direction de Frontex, qui est d’ailleurs soutenue par les partis de droite au Parlement. Malin Björk, députée européenne suédoise de la Gauche déclare : « Bien sûr, le directeur et la direction de Frontex ont un grand rôle à jouer, mais aussi le conseil d’administration où tous les Etats membres sont représentés, ils doivent prendre un rôle beaucoup plus important ainsi que la Commission européenne. C’est donc le message que nous voulons faire passer. Frontex est censé être un soutien pour les États membres, mais il est également censé défendre l’État de droit et le respect du droit européen et ne pas être complice des violations des droits de l’homme. C’est faire le contraire de ce que cette agence a été créée pour faire ».

Il y a un mois, l’Europe a été choquée d’apprendre le naufrage d’un bateau de migrants au large de la Syrie qui a provoqué la mort de 100 personnes.


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