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Les Européens frustrés face à l’inaction politique sur le climat

jeudi, 27 octobre, 2022 - 13:41

Hausse record de la concentration de méthane dans l'atmosphère en 2021, retard des gouvernements face à l'écologie, feux de forêts partout dans le monde, les Européens jugent sévèrement les Etats qui ne sont pas à la hauteur de l'urgence.

La guerre en Ukraine a déstabilisé la lutte contre le réchauffement climatique, avec un retour massif du charbon et du pétrole, et une mise en parenthèse des engagements des Etats pour transformer les sociétés afin d’atteindre les objectifs internationaux. Et les citoyens de nombreux pays voient bien que l’écologie n’est pas une urgence pour les chefs d’Etats et leurs gouvernements. C’est le constat sans appel que révèle le sondage BVA pour la Fondation Jean Jaurès et la Banque européenne d’investissement. Près de neuf Européens sur dix (87%) jugent sévèrement leurs gouvernements, et même si la crise financière reste la principale préoccupation des européens (45%), le changement climatique arrive juste derrière à 41%, devant l’augmentation du coût de la vie (36%).

Les Chinois sont encore plus inquiets pour l’environnement (55%), à l’inverse des Britanniques (32%) et des Américains (28%) pour qui cette question semble moins importante. Le changement climatique affecte la vie quotidienne d’au moins deux tiers des citoyens européens (80%), américains (67%) et chinois (91%). Les habitants du sud de l’Europe en ressentent tout particulièrement l’impact, notamment les Italiens (91%), les Grecs (85%) ou les Espagnols (83%). 88% des Chinois pensent que si nous ne réduisons pas drastiquement la consommation de biens et d’énergie, nous allons vers une catastrophe, tout comme 84% des Européens.

Des mesures plus strictes sont attendues

Ainsi, 9 neuf Chinois sur 10, deux tiers des Européens (66%) et la moitié des Américains estiment que les gouvernements sont trop lents à agir. Les énergies renouvelables sont considérées comme une priorité d’investissement dans l’UE (65%) et en Chine (72%), moins aux États-Unis (47%).

Selon un rapport de l’ONU, « la fenêtre d’opportunité se referme » pour une « transformation urgente de l’ensemble du système » qui permettrait de limiter le réchauffement de la planète à environ 2,6° au cours de ce siècle. Pire, souligne l’ONU, « les politiques actuelles conduiraient à elles seules à une augmentation de 2,8°C ». Et l’organisation de pointer du doigt « l’écart entre les promesses et les actions ». Car l’opinion publique réalise bien que « les progrès réalisés depuis la COP26 [en 2021] à Glasgow ont été terriblement insuffisants ». Pour sauver la planète, les investissements nécessaires sont considérables : de « 4 000 à 6 000 milliards de dollars par an » doivent être dépensés pour décarboner l’économie, estime l’ONU. L’effort implique « une transformation du système financier », avec une mobilisation des banques centrales, « une tarification du carbone », et de « nouveaux marchés pour les technologies à faible émission de carbone ».  Les experts recommandent de changer les régimes alimentaires, de verdir les exploitations agricoles et les chaînes d’approvisionnement, et de protéger les écosystèmes naturels. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.


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