176 navires sont actuellement en attente dans le corridor maritime, et le transport de céréales vers les pays africains semble en suspens. Mais deux cargos ukrainiens sont toutefois parvenus à atteindre la Turquie aujourd'hui.
Depuis le 19 juillet dernier, La Turquie, les Nations unies, la Russie et l’Ukraine ont signé un accord portant sur la reprise des exportations de céréales depuis trois ports ukrainiens de la mer Noire, exportations qui avaient été interrompues après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne en février. Un centre de coordination conjoint composé de représentants des trois pays et de l’ONU avait alors été mis en place à Istanbul pour superviser les expéditions. Mais depuis samedi dernier, la Russie a suspendu cet accord, bloquant deux millions de tonnes de céréales à bord de 176 navires déjà en mer – de quoi nourrir plus de 7 millions de personnes. La Russie a justifié cette décision suite aux attaques essuyées par sa flore en mer Noire.
Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, « la Russie a planifié cela bien à l’avance. La file actuelle (de navires) de céréales est entassée en mer Noire depuis septembre, depuis que la Russie a commencé à retarder délibérément le fonctionnement du corridor et à chercher à saper l’accord. La Russie a depuis longtemps pris la décision de reprendre ses jeux de la faim et tente maintenant de les justifier ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche soir que « la Russie est la seule responsable du fait que la nourriture va devenir plus chère en Afrique de l’Ouest et en Asie de l’Est. La Russie est la raison pour laquelle la population, en Ethiopie, en Somalie ou au Yémen, va devoir faire face à des pénuries catastrophiques ».
Jouer le chaud et le froid
Moscou semble avoir levé certaines restrictions et ce matin, deux cargos chargés de céréales ont quitté les ports ukrainiens. Le cargo Admiral de Ribas battant pavillon de Palau a quitté le port de Chornomorsk proche d’Odessa autour de 5 heures 30. Il a été suivi moins d’une heure plus tard par le Mount Baker, sous pavillon de Hong Kong. Selon le Centre de coordination conjointe (JCC), chargé de superviser l’accord, douze cargos doivent quitter ce lundi les ports ukrainiens tandis que quatre autres se dirigent vers le pays.
Car en même temps, La Russie a lancé ce matin « plus de 50 missiles de croisière » dans cette nouvelle attaque qualifiée de « massive » sur des infrastructures énergétiques de l’Ukraine lundi matin, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne. Moscou confirme avoir visé des installations énergétiques. « Plus de 50 missiles de croisière de type X-101/X-555 ont été lancés à l’aide d’avions » de type Tu-95 et Tu-160 depuis le nord de la mer Caspienne et de la région russe de Rostov, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne sur Telegram.
Des centaines de localités se retrouvent sans électricité dans plusieurs régions d’Ukraine. « Une partie de Kiev est sans électricité et dans certaines zones sans eau, à la suite des frappes russes », a indiqué le maire de la ville, Vitaly Klitschko, sur Telegram. « Des électriciens travaillent à rétablir l’approvisionnement en électricité sur une installation endommagée qui alimente environ 350.000 appartements à Kiev », a-t-il précisé. Selon le fournisseur, 80% des consommateurs de la capitale sont privés d’eau, faute d’électricité pour faire fonctionner les pompes.