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Les Européens de plus en plus touchés par la précarité

samedi, 5 novembre, 2022 - 11:57

Les Européens se sont appauvris de 3000 euros par an depuis la crise de 2007/2008. Désormais, l'inflation, la crise énergétique, la guerre en Ukraine et la mauvaise gouvernance des Etats ont plongé un européen sur quatre en situation de précarité.

Les chiffres de la dernière enquête du Secours populaire sont limpides. Menée avec l’institut Ipsos auprès de 6000 personnes âgées de 18 ans et plus, originaires de six pays (Allemagne, France, Grèce, Italie, Pologne et Royaume-Uni), un Européen sur quatre déclare se trouver dans une situation précaire. Parmi eux, 62 % des Européens ont déjà restreint leurs déplacements et 47 % ont déjà renoncé à chauffer leur logement malgré le froid, 29% d’entre elles ont déjà sauté un repas alors qu’elles avaient faim. 27 % des personnes interrogées déclarent se trouver dans une situation précaire, même si de grandes disparités existent entre les différents pays, en témoignent les 51 % des Grecs qui s’estiment fragilisés, contre 24 % des Français et 18 % des Allemands. Les banques alimentaires allemandes aident actuellement un nombre record de personnes. Selon l’organisation Tafel Deutschland, le nombre de clients a bondi de 50% depuis le début de l’année et ce, alors que les dons sont en baisse. Un tiers des banques alimentaires ont déjà dû refuser du monde. Au total, deux millions de personnes reçoivent des aides de la part des banques alimentaires

« Une situation d’autant plus dure qu’elle succède à deux années où les niveaux de vie avaient été marqués par le choc de la crise sanitaire », selon le Secours populaire. Et la précarité touche forcément les familles : près d’un parent sur deux a déjà renoncé à ce que son enfant parte en vacances ou à l’inscrire à une activité extrascolaire et 33 % disent qu’ils ne sont pas toujours en mesure de donner à leur enfant une alimentation variée. Là encore, les Grecs sont particulièrement nombreux à faire face à ces difficultés. Pour « offrir de bonnes conditions de vie » à leurs enfants, 76 % des parents se privent de loisirs et 48 % de nourriture, relève aussi le sondage. L’an dernier, le Secours populaire a soutenu près de 3,5 millions de personnes en difficulté.

Une dégradation qui a commencé en 2007

Les citoyens européens pourraient avoir perdu près de 3 000 euros par an à cause des mesures d’austérité mises en œuvre par les gouvernements de l’Union européenne depuis la crise financière de 2007, selon une nouvelle étude de la News Economics Foundation (NEF) et Finance Watch.  Les gouvernements des pays de l’Union européenne pourraient avoir dépensé jusqu’à 1 000 euros de plus par an et par personne dans les services publics si des réductions moins sévères avaient été mises en place. Selon Frank Van Lerven, responsable du programme de macroéconomie à la NEF, les mesures d’austérité ont été un échec. « La dernière décennie de politiques d’austérité a nui aux économies européennes et a empêché notre niveau de vie de s’améliorer », a affirmé, Van Lerven. Les mesures d’austérité ont été un échec. « La dernière décennie de politiques d’austérité a nui aux économies européennes et a empêché notre niveau de vie de s’améliorer ».

Si les réductions n’avaient pas été aussi sévères, les gouvernements de l’Union européenne auraient pu consacrer 533 milliards d’euros à des projets d’infrastructure, y compris des projets verts, ce qui, selon l’étude, aurait pu atténuer l’impact des flambées des prix de l’énergie. « Les gouvernements nationaux devraient être habilités à investir dans les services publics, tels que la santé et l’éducation, et à réduire les émissions de carbone. Pour sa part, la Commission européenne devrait être en mesure de soutenir les dépenses nationales par l’emprunt européen » résume Sébastian Mang, un officier supérieur de campagne à la News Economics Foundation (NEF).


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