Syndicate content

Le récession va toucher l’Europe à la fin de l’année

samedi, 12 novembre, 2022 - 15:15

Les bonnes nouvelles de l'inflation américaine ne concernent pas l'Europe, bien trop proche du conflit en Ukraine, et qui doit traverser un hiver qui n'a pas encore commencé. Les fêtes de fin d'année devraient pâtir de la baisse du pouvoir d'achat.

Les bonnes nouvelles de l’inflation aux Etats-Unis ont fait bondir Wall street de joie. Contre toute attente, les mesures prises par la banque centrale américaine ont permis de faire baisser l’inflation plus rapidement que prévu et elle atteint désormais son plus bas niveau depuis janvier 2022. Cette dernière a ralenti en octobre, atteignant 7,7 % par rapport à l’année précédente et 0,4 % par rapport à septembre, même si les prix de l’énergie ont augmenté en octobre après avoir baissé en août et septembre.

Mais les nouvelles sont loin d’être aussi rassurantes de ce côté de l’Atlantique. Bruxelles vient d’annoncer que l’Europe entrera en récession en fin d’année et subira une inflation plus forte que prévu à cause de la flambée des prix liée à la guerre en Ukraine. Une contraction de l’activité sur le dernier trimestre est attendue, ainsi que pour le premier trimestre 2023, et donc une « récession », à la fois pour l’UE, la zone euro et la plupart des Etats membres. « Nous avons des mois difficiles devant nous », a reconnu le commissaire européen à l’Économie, Paolo Gentiloni, lors d’une conférence de presse. La progression du PIB l’an prochain a été fortement revue à la baisse, à seulement 0,3 % pour les pays partageant la monnaie unique, contre 1,4 % attendu jusqu’ici, même si un retour de la croissance est attendu au printemps.

Seule la Suisse se défend bien

La Suisse, avec son inflation qui a baissé de 3,3 % à 3 % entre septembre et octobre, fait figure d’exception sur le continent. La singularité de son petit pays s’explique entre autres par la force de sa devise, dont la valeur a augmenté au cours des derniers mois. Le franc suisse a un taux quasi identique à celui de l’euro, ce qui favorise la Suisse dans l’achat de produits importés, dont son économie dépend grandement.

Parmi les notes positives, le marché du travail européen devrait rester solide. Le taux de chômage, qui se situe à un plus bas historique, ne devrait augmenter « que marginalement », passant de 6,8 % cette année à 7,2 % en 2023 dans la zone euro. « Mais le choc de la guerre est en train de prendre le dessus, a constaté M. Gentiloni. L’inflation continue de dépasser nos prévisions, la forte érosion du pouvoir d’achat a fait chuter la confiance des consommateurs, comme celle des entreprises qui sont confrontées à des coûts de production élevés, des difficultés persistantes d’approvisionnement et un resserrement des conditions de financement ». Bruxelles a revu en forte hausse sa prévision d’inflation dans la zone euro pour 2023, à 6,1 %, contre la hausse anticipée de 4 % jusqu’ici. Sur l’ensemble de l’année 2022, Bruxelles table désormais sur une inflation plus forte que prévu à 8,5 %, contre 7,6 % précédemment.

Si l’Europe échoue à se préparer correctement, les dégâts économiques pourraient être bien plus importants que prévu, a ajouté Paolo Gentiloni. Dans un scénario pessimiste, le PIB pourrait ainsi chuter de 0,9 % en 2023 et l’inflation s’avérer bien plus persistante. Ainsi, l’Allemagne, première économie européenne, devrait enregistrer l’an prochain la plus faible performance des pays de l’UE, avec un recul de 0,6 % de son PIB, contre une croissance de 0,4 % en France, de 1 % en Espagne et de 0,3 % en Italie. En 2023, l’inflation devrait être la plus faible au Danemark (3,7 %). Elle serait en Allemagne nettement supérieure à la moyenne (7,5 %) et près de deux fois plus élevée qu’en France (4,4 %), selon les prévisions de Bruxelles.


Mots clés
,
Réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pays