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COP27 : les pertes et préjudices pris en compte

jeudi, 24 novembre, 2022 - 17:19

Pour beaucoup, la COP27 n'est pas parvenue à créer un tournant décisif dans la lutte contre le changement climatique. Seule vraie innovation, l'établissement d'un fonds consacré aux pertes et préjudices pour les pays en développement, un début de reconnaissance des pays les plus riches et donc les plus pollueurs.

Les négociations ont été longues sur le sujet et ont permis de clôturer la grande conférence avec un « nouveau » concept, pourtant présenté depuis trente ans, celui d’une dette des pays riches envers les pays en développement. Mais les associations se méfient aussi d’une initiative sans réel financement. Pour Oxfam, qui considère que ce pas en avant est une « victoire majeure », ce fonds doit être correctement financé : « Au regard de l’urgence, ce fonds doit devenir fonctionnel au plus vite. Et les pays riches, principalement responsables du réchauffement de notre planète, doivent mobiliser dès maintenant d’importantes ressources pour aider les pays vulnérables », exhorte l’organisation luttant contre les inégalités. « Le monde se dirige à ce stade vers un réchauffement catastrophique de 2,8°C à la fin du siècle. Les pays riches, en particulier les États-Unis et les pays de l’Union Européenne, n’ont pas assumé leur juste part de responsabilité ».

Les promesses non tenues

Pour Oxfam, la méfiance reste de rigueur. « Non seulement les pays riches n’ont pas tenu leur promesse de fournir 100 milliards de dollars annuels pour le financement de l’action climatique des pays du Sud, mais ils ont en plus bloqué un texte imposant qu’ils compensent leurs manquements passés ». « Tandis que les besoins se chiffrent en centaines de milliards, le moins que les pays riches auraient dû faire est de fournir une feuille de route claire sur le financement des 600 milliards de dollars promis entre 2020 et 2025 ».

Pour la Coalition Climat, qui rassemble 90 organisations de la société civile belge, la COP27 s’est encore illustrée par le surplace. « La sortie des combustibles fossiles reste une fois de plus l’occasion manquée de cette COP. Il n’y a pas eu de progrès de ce côté. Et ce malgré le soutien de nombreux pays du Sud et du Nord. Ce qui est positif, cependant, c’est que les pays ont engagé des discussions pour travailler ensemble sur des solutions concrètes dans tous les secteurs pour les années à venir », analyse la Coalition. « L’écart avec l’objectif de 1,5°C reste préoccupant. Chaque année compte, et cette COP n’a pas apporté l’élan attendu. Une coopération immédiate et à grande échelle est nécessaire pour lutter contre la crise climatique », insiste le président de la Coalition Climat, Nicolas Van Nuffel.

Enfin, d’autres thématiques sont peu ou pas abordées comme celles des marchés de carbone ou en matière de justice de genre. Pourtant la lutte contre le réchauffement climatique « doit impliquer l’autonomisation des travailleurs et des travailleuses, le respect des droits du travail, et la protection sociale universelle », conclut la Coalition Climat.


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