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Des avancées pour les personnes transgenre en Europe

jeudi, 29 décembre, 2022 - 13:23

En Espagne et en Ecosse, de nouvelles lois sont en train d'être adoptées afin de permettre aux personnes transgenres de changer plus facilement leur nom et leur genre sur les papiers d'identité, malgré de nombreuses disputes.

En Europe, le Danemark a été le premier pays à accorder ce droit aux personnes transgenres en 2014. Et l’Espagne est décidée à rattraper son retard. Une loi a été adoptée par les députés, à la fin du mois de décembre, par un vote de 180 voix contre 150, afin de faciliter le changement du nom et du genre sur les papiers d’identité lors d’un simple rendez-vous auprès de l’administration, sans fournir de rapports médicaux. Et ce, dès 16 ans. De plus, le texte permettra aussi aux 14-16 ans de changer librement de genre à l’état civil, s’ils sont accompagnés de leurs tuteurs légaux. Les 12-14 ans, eux, devront obtenir le feu vert de la justice. Entre autres dispositions, la «loi trans» interdit aussi les thérapies de conversion, visant à changer l’orientation sexuelle des personnes LGBT+, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 150.000 euros.

Le parti de gauche radicale Podemos, allié des socialistes au sein du gouvernement de Pedro Sanchez, est à l’initiative de cette loi avec la ministre de l’Egalité Irene Montero, pour qui «cette loi répare une dette historique à l’égard des personnes transgenres». Elle met en avant la forte «pathologisation» imposée aux personnes transgenres pour vivre pleinement leur identité. C’est-à-dire les nombreux rapports médicaux et la preuve d’un traitement hormonal suivi durant deux ans pour confirmer l’identité d’une personne transgenre, comme c’est le cas aujourd’hui dans le pays. «Les femmes trans sont des femmes», a insisté cette responsable de Podemos, en dénonçant la transphobie.

Outre cette loi sur l’administration, l’Espagne a imposé depuis le premier décembre un nouveau code éthique sur les publicités de jouets qui devront désormais être neutres : il n’est désormais plus possible, par exemple, de voir à la télévision des poupées exclusivement dans les bras des petites filles ou encore des voitures uniquement destinées aux garçons.

L’Ecosse est en train d’adopter un texte similaire : le « Gender Recognition Reform Bill », actuellement en discussion au Parlement écossais, entend faciliter radicalement l’acquisition par des personnes trans d’un « Gender Recognition Certificate » (GRC), un certificat établissant que leur genre « n’est pas celui qui [leur] a été assigné à la naissance ». Ce document officiel permet de réclamer un nouveau certificat de naissance, tenant compte de la nouvelle identité de genre. Il permet aussi d’obtenir la reconnaissance de ce changement sur les papiers d’identité. L’âge minimal pour réclamer un GRC est par ailleurs abaissé de 18 à 16 ans. « Le système actuel est intrusif, bien trop complexe et dégradant. Beaucoup de personnes transgenres ne font pas la demande à cause de ces freins. Nous voulons une démarche simplifiée, plus humaine et moins médicalisée », a expliqué Shona Robison, la ministre de la justice sociale du gouvernement écossais

L’opposition de certaines féministes

En Espagne, de nombreuses féministes «historiques» craignent que des personnes de sexe masculin s’auto-identifiant comme femmes puissent participer à des compétitions sportives féminines ou se faire incarcérer dans des prisons pour femmes. Et le débat, souvent vif, est le même en Ecosse où les organisations féministes, regroupées au sein de l’association For Women Scotland, assurent que le texte de loi ne protège pas suffisamment les droits des femmes. L’autrice de la saga Harry Potter, J. K. Rowling, qui vit en Écosse, est devenue l’une des plus virulentes critiques de l’activisme trans. Elle y voit une atteinte aux droits des femmes, ce qui lui a valu des accusations de transphobie et selon elle des menaces de mort.

 


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