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Bonne année, mais l’Europe risque la récession

lundi, 2 janvier, 2023 - 12:25

L'année 2023 risque d'être plus dangereuse pour l'Europe avec la moitié du continent exposée au risque de récession.

Inflation, guerre en Ukraine, crise économique en Chine, incertitudes énergétiques pour l’hiver prochain, mouvements sociaux… Un ralentissement de la croissance est à prévoir dans de nombreux pays du continent cette année, selon la directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. Pour elle, « les trois principales économies – les États-Unis, l’Union européenne et la Chine – ralentissent toutes simultanément. Pour la première fois en 40 ans, la croissance de la Chine en 2022 sera probablement égale ou inférieure à la croissance mondiale ». Et même si les Etat-Unis semblent être plus résilients et pourraient éviter la récession, ils seront dépendants de la situation chinoise si la crise du Covid s’aggrave encore en Asie. De plus, le Royaume-Uni persiste dans une crise économique qui aura des conséquences au-delà de ses frontières.

L’Europe reste toujours à la merci de la guerre en Ukraine qui ne donne aucun signe d’issue. L’inflation n’y est pas tirée par une surchauffe de l’économie (comme c’est le cas outre-Atlantique), mais les prix montent car « l’économie mondiale subit sa plus grave crise énergétique depuis les années 1970 », explique Alvaro Santos Pereira, économiste à l’OCDE. Une crise énergétique importée qui touche tout le monde, mais beaucoup plus fortement l’Europe, dépendante à 40% du gaz russe avant la guerre. En France, l’activité du secteur privé français s’est contractée plus qu’attendue « en décembre et a atteint son niveau le plus bas depuis février 2021, selon l’indicateur PMI Flash publié par le cabinet S&P Global. Le repli de l’activité du secteur privé en France, deuxième économie de la zone euro, augmente le risque de récession dans la région », déplore Joe Hayes, économiste chez S&P Global cité dans le communiqué.

Dans sa dernière note de conjoncture dévoilée ce jeudi 15 décembre, l’Insee table sur une croissance de 0,1% au premier trimestre 2023 et une légère accélération au second trimestre (0,3%). Pour sa part, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) anticipe aussi un scénario qui « n’est pas une récession mondiale, mais un net ralentissement de l’économie mondiale en 2023, ainsi qu’une inflation toujours élevée, mais déclinante dans de nombreux pays », a déclaré Alvaro Santos Pereira dans un rapport publié en novembre. Pour la France, l’OCDE projette une croissance de 2,6% en 2022 et de 0,6% l’an prochain.

Le tableau est sombre et « l’un des principaux risques à court terme est une nouvelle perturbation de l’approvisionnement énergétique qui, combinée à un hiver froid, pourrait entraîner des pénuries de gaz, un rationnement et des difficultés économiques plus profondes », avertit le FMI. « Les tensions sociales pourraient s’intensifier en réponse à la crise du coût de la vie », poussant les gouvernements à avoir « une politique budgétaire plus expansionniste qui pourrait contraindre les banques centrales à resserrer davantage leur politique monétaire ». Les décideurs européens sont ainsi « confrontés à des arbitrages sévères et à des choix politiques difficiles ».


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