Par La Rédaction
Le retard du pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de la biodiversité, et particulièrement la chasse, est à nouveau critiqué par la Commission européenne.
Alouettes, pigeons, bouquetins, marmottes, chardonnerets, renards… la liste est longue des espèces protégées qui, pourtant, continuent d’être chassées en France malgré les recommandations européennes. Le nombre des chasseurs dépasse le million dans le pays, mais c’est un lobby efficace qui n’a jamais été aussi encouragé que sous le gouvernement d’Emmanuel Macron. La baisse du prix du permis de chasse en est un exemple. Ce calcul électoraliste menace des populations d’oiseaux qui sont pourtant de plus en plus rares, comme l’innocente alouette des champs, qui a perdu un quart de ses effectifs entre 2001 et 2019. Même «des espèces protégées comme les ortolans et les chardonnerets sont piégées et blessées», déplore par ailleurs la Commission.
La France a autorisé «plusieurs méthodes de capture d’oiseaux chassables, telles que les filets et les cages-pièges pour les alouettes et les pigeons, y compris les tourterelles, qui ne sont pas sélectives et sont interdites par la directive Oiseaux de 2009. Autre exemple, l’utilisation de colle pour chasser les grives, en violation de la directive. La France a également «fait part de son intention de rouvrir la chasse printanière à l’oie cendrée, qui a été systématiquement autorisée ou tolérée dans le passé, en violation de la directive, ajoute Bruxelles.
Le double discours de l’exécutif
Chaque année, la stratégie du gouvernement et des chasseurs est la même : on autorise ces chasses illégales en sachant parfaitement que le juge administratif suprême dira «stop», mais en comptant sur les quelques jours ou semaines de délai entre la publication de l’arrêté et ce rappel au droit pour tuer un maximum d’oiseaux. Dans le Sud-Ouest, par exemple, les chasseurs et les pêcheurs ne savent pas comment écouler leurs prises qui ne sont pas mangées ou qui sont échangées à perte contre d’autres produits.
Les rappels à l’ordre de la Commission européenne se suivent et se ressemblent. Une lettre de mise en demeure a été envoyée à Paris en octobre 2019, puis un avis motivé en décembre 2020, puis en mars 2021 par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La France dispose à présent d’un délai de deux mois pour y répondre et prendre les mesures nécessaires. À défaut, la Commission pourrait décider de saisir la Cour de justice de l’Union européenne.
De plus, La Commission demande à la France de se conformer à la directive 2003/4/CE concernant l’accès du public à l’information en matière d’environnement. Cette directive vise à accroître l’accès du public à l’information en matière d’environnement ainsi que la diffusion de cette information, qui favorisent une plus grande sensibilisation aux questions d’environnement, une participation plus efficace du public à la prise de décision en matière d’environnement et, en définitive, l’amélioration de l’environnement.