Le bilan des deux tremblements de terre ne cesse de d'aggraver avec 3419 morts et près de 16.000 blessés. Les secours seront plus difficiles en Syrie qui compte 1602 morts et 3500 blessés, alors que la région est frappée par une vague de neige et de pluie.
Les images du séisme dans le sud-est de la Turquie ont fait le tour du monde et 45 pays ont déjà proposé leur aide. Ce séisme est le plus important dans le pays depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Dans des conditions très difficiles, aggravées par la chute des températures et la pluie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l’Agence France-Presse (AFP), une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood. Pour coordonner les équipes de secours, Bruxelles a mis à la disposition des autorités des équipes et du matériel de secours de l’UE pour une action immédiate dans les zones les plus touchées.
La liste des pays européens qui ont proposé une aide immédiate s’allonge : Pologne, France, Espagne, Hongrie, Bulgarie… Le commissaire européen à la Gestion des crises, Janez Lenarcic indique sur twitter : « les premières équipes de secours, coordonnées par le mécanisme de protection civile de l’UE, sont arrivées cet après-midi dans les zones touchées par le tremblement de terre en Turquie. Elles venaient de Roumanie, de Bulgarie et de Hongrie. En Syrie, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires humanitaires qui mènent également des opérations de sauvetage ». Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d’accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige. Les Etats-Unis, l’Inde, la Chine et la Russie ont également offert leur assistance, tout comme les alliés d’Ankara dans le Caucase, tel l’Azerbaïdjan, ou dans le Golfe, comme le Qatar, ainsi que les Emirats arabes unis, avec qui la Turquie est en plein rapprochement.
Les secours malgré les tensions
Les relations entre la Turquie et la Grèce sont historiquement tendues, mais la proximité avec le séisme a forcément motivé Athènes à « mettre à disposition toutes ses forces » pour aider la Turquie, selon son Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Et la Suède, qui peine à se rapprocher de la Turquie en vue de son adhésion à l’OTAN, fait preuve de générosité. Son ministre de la Défense civile, Carl-Oskar Bohlin, a annoncé en conférence de presse le don de sept millions de couronnes (environ 650.000 dollars) à la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à destination de la Turquie et de la Syrie.
Reste à savoir comment l’opinion publique turque réagira, alors que le pays a débuté la campagne électorale pour la présidence et les législatives de juin prochain. Verra-t-on la population se rassembler face à la destruction de près de 5000 bâtiments et infrastructures? Ou les critiques face à Recep Tayyip Erdogan vont se cristalliser sur les retards du pays face aux risques sismiques et un urbanisme parfois démesuré? Le chef de l’Etat turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.