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L’Europe tente de se débarrasser de « 10.000 polluants éternels »

lundi, 13 février, 2023 - 12:33

Ces composés perfluorés sont présents dans de nombreux textiles, dans les emballages alimentaires, les revêtements ou encore l’électronique, et s’accumulent dans le corps humain et l’environnement. Ils seront bientôt interdits.

Ils sont appelés « polluants éternels », car ils se décomposent très lentement dans l’environnement : les composés perfluorés (PFAS) sont présents de façon préoccupante dans les eaux de surface françaises — les masses d’eau courantes ou stagnantes en contact direct avec l’atmosphère —, selon une étude publiée le 12 janvier par l’ONG environnementale Générations futures. Ces molécules utilisées pour leurs propriétés hydrofuges, antigraisse et antisalissure sont présentes dans les revêtements antiadhésifs des poêles en téflon, les mousses anti-incendie, les emballages alimentaires ou les imperméabilisants. Leurs effets sur la santé sont néfastes : elles peuvent causer des cancers ou des dérèglements du système hormonal, reproductif et immunitaire. Aux États-Unis, la pollution aux PFAS est à l’origine du grave scandale sanitaire du téflon, raconté dans le film Dark Waters (2019) de Todd Haynes.

L’Agence européenne des produits chimiques (Echa) a dévoilé mardi 7 février sa proposition pour débarrasser l’Europe des « polluants éternels ». Les représentants de cinq États — l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège — ont proposé une mesure radicale : mettre un terme à la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de l’ensemble des PFAS. Plus de 10.000 substances sont visées ici, d’un seul coup.

La France toujours en retard

Le Ministère de la transition écologique vient de publier son plan d’actions ministériel sur les PFAS,  mais les associations environnementales ont déjà jugé ce plan peu ambitieux. Sur la surveillance des eaux, le plan dit « nous étudierons la possibilité d‘inclure de nouveaux PFAS ». Cela ne donne absolument aucune garantie que la France va hisser sa surveillance des eaux de surface à hauteur de ce que prévoit la Commission européenne. En ce qui concerne les eaux potables, l’obligation de surveillance n’est toujours prévue que pour 2026.

On aurait souhaité que cette obligation soit avancée, même si certaines Agences Régionales de Santé (ARS) surveillent déjà les PFAS dans l’eau potable. Enfin, pour les sols, le plan précise « à l’occasion des cessations d’activités des installations industrielles, l’imprégnation des sols en PFAS sera désormais investiguée systématiquement, pour les secteurs industriels qui s’y prêtent ». Cela signifie qu’on ne recherchera les PFAS dans les sols que lors de la cessation d’activité ? Quels sont les secteurs industriels qui s’y prêtent ? Quid des sols situés à proximité des zones industrielles ? Beaucoup de questions restent sans réponse.


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