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Depuis le Covid-19, les Européens font moins de sport

samedi, 18 février, 2023 - 15:28

Près d'un adulte sur trois ne fait pas assez de sport, et cette tendance s'est encore aggravée avec l'épidémie de Covid-19. Les conséquences sont inquiétantes chez les femmes et les jeunes, de plus en plus sédentaires.

Confinés pendant les premiers mois de l’épidémie de Covid-19, rivés aux portables, les Européens ne sortent pas assez de chez eux, selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2016, 35,4% des adultes des 27 États membres de l’UE étaient insuffisamment actifs selon l’OMS, qui préconise 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée chaque semaine. Près de la moitié (45%) rapportent qu’ils ne font jamais d’exercice ou de sport. Les adolescents sont particulièrement touchés : seulement 17,6% des garçons et 9,6% des filles déclarent avoir au moins une heure d’activité physique modérée à vigoureuse par jour, une recommandation de l’OMS.

La situation ne s’arrange pas avec l’âge : seul un quart des plus de 55 ans pratiquent un sport ou font de l’exercice au moins une fois par semaine. Les femmes sont par ailleurs moins actives que les hommes. La condition socioéconomique influe aussi sur l’activité physique : seulement 24% des personnes se déclarant comme ouvriers déclarent faire de l’exercice au moins une fois par semaine, contre 51% des personnes appartenant à des catégories sociales plus aisées.

Des facteurs socio-culturels tenaces

Moins on est riche et moins on fait du sport. Ces données rejoignent celles sur l’accès à une nourriture équilibrée, les classes populaires sont plus affectées par la mal-bouffe. De plus, les habitants des pays du nord de l’Union européenne font plus du sport que ceux des pays du sud. Par exemple, les sportifs sont plus nombreux en Finlande, en Suède, en Suisse, en Lituanie et aux Pays-Bas. Tout en bas du classement : le Portugal, précédé de l’Allemagne, de Chypre, d’Italie et de Malte. 73% des Portugais ne font jamais d’exercice, mais ce chiffre descend à 8% chez les Finlandais. « Aujourd’hui encore, dans les pays méditerranéens, en Italie, mais aussi en Grèce, la pratique du sport n’est possible que pour ceux qui peuvent se le permettre, économiquement parlant. Nous devons arriver à un modèle où le sport serait accessible à tous. Et le modèle changera lorsqu’entrera enfin en jeu un acteur décisif : l’école », explique Mauro Berruto, ancien entraîneur de volley-ball et député italien ».

La pandémie de Covid-19 a encore aggravé la situation. Si les confinements ont poussé des adultes à faire davantage de sport, c’est l’inverse qui s’est produit pour la plupart. Plus de la moitié des Européens ont réduit leur activité et seuls 7% prévoient de faire plus d’activité physique une fois la pandémie terminée. Si tout le monde respectait les niveaux d’activité recommandés par l’OMS, plus de 10.000 décès prématurés de personnes âgées de 30 à 70 ans pourraient être évités chaque année. L’espérance de vie augmenterait de 7,5 mois pour les personnes insuffisamment actives. Par ailleurs, les États membres de l’Union européenne économiseraient 0,6% de leur budget de santé, souligne ce rapport.

Mais la situation s’aggrave chez les jeunes qui passent trop de temps devant leurs écrans et qui ne sortent plus de leurs chambres. « Nos enfants préparent leur infarctus à 30 ans. Nous en avons la preuve, car leur pression artérielle est plus élevée et leur taux de cholestérol également. Le diabète est aussi plus fréquent », détaille le Pr. François Carré, cardiologue et médecin du sport.


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