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L’Europe va aider la Grèce suite à la catastrophe ferroviaire

vendredi, 10 mars, 2023 - 13:55

L'accident du 28 février dernier est la pire catastrophe ferroviaire du pays et illustre les difficultés du pays pour moderniser ses infrastructures, surtout après la renationalisation du réseau ferré national. La colère est telle qu'elle pourrait avoir une influence sur les prochaines élections.

Une semaine après l’accident ferroviaire qui a fait près de 60 morts, la colère du peuple grec ne s’éteint pas avec de nombreuses manifestations à travers le pays, qui ont rassemblé plus de 65.000 personnes. Des personnes sont toujours portées disparues et les excuses du gouvernement et du Ministre des Transports n’ont pas suffi : cette crise est devenue nationale et le symbole de la colère des Grecs. « Les retards (dans la modernisation des chemins de fer) trouvent leur origine dans les pathologies chroniques du secteur public grec, dans des décennies de faiblesse », a admis jeudi le porte-parole du gouvernement Yannis Oikonomou.

Les avertissements ont pourtant été faits, comme le directeur de l’Agence de l’Union européenne pour les chemins de fer, qui assure avoir tiré la sonnette d’alarme. « Au cours des dernières années, nous avons toujours constaté que la Grèce se classait parmi les plus mauvais élèves avec une faible performance en matière de sécurité », explique Josef Doppelbauer. La Commission européenne a déboursé 700 millions d’euros depuis 2014 pour moderniser le réseau ferroviaire grec. Elle prévoit de débloquer 130 millions d’euros supplémentaires dans le cadre du plan de relance.

Mais l’opinion publique sait désormais que ces budgets n’ont pas été utilisés à bon escient. « C’est certainement problématique que l’argent n’ait pas été dépensé comme prévu. Et il est également problématique que la mise en service du système européen de gestion du trafic ferroviaire ait été reportée à 2023 », regrette le directeur de l’Agence de l’UE pour les chemins de fer. Le directeur de l’Agence européenne et des experts de la Commission se rendront mercredi en Grèce afin d’apporter une aide supplémentaire aux autorités grecques pour moderniser et renforcer la sécurité du réseau.

Une crise politique et sociale

Les manifestations rassemblent toutes les parties de la société : retraités, des collectifs étudiants, des associations féministes, des syndicats, des fédérations de petits commerçants et des citoyens de tous horizons. Et elles fragilisent la fin de mandat du Premier ministre, kyriakos Mitsotakis. Pour l’enseignante Elpida Alkapidou, en Grèce, rien ne fonctionne. « Cet accident, dit-elle, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On ne peut plus continuer comme ça. La Grèce n’est pas du tout sortie de la crise. Les mémorandums et les lois qui vont avec sont toujours là. C’est inacceptable, nous touchons le fond. »

Nombre de Grecs expriment leur amertume face à ce qu’ils considèrent comme une déliquescence des services publics depuis les plans d’austérité imposés par les créanciers de la Grèce pour sortir le pays du marasme. Santé publique, enseignement, de nombreux secteurs ont subi des coups de rabot. Et le gouvernement conservateur cherche à se protéger en décalant les élections d’avril vers le 14 ou le 21 mai. Si un second tour est nécessaire, ce qui est probable conte tenu de l’application de la nouvelle loi électorale, il devrait avoir lieu le 2 juillet. Ce qui arrangerait le gouvernement, car beaucoup de jeunes travailleront ou seront en vacances, et auront moins de chances d’aller voter. D’après les sondages, les jeunes ont tourné le dos au gouvernement conservateur qui dirige actuellement le pays.

 


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