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Nouvel accord entre Paris et Londres sur les migrants

dimanche, 12 mars, 2023 - 13:01

Après des années de disputes sur l'immigration illégale depuis la France, les deux gouvernements se sont mis d'accord pour coordonner leurs actions. Mais la nouvelle loi sur l'immigration britannique va à l'encontre du droit international.

Face aux manifestations sociales qui fragilisent leurs mandats, Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Rishi Sunak se sont rencontrés à Paris pour mettre un frein aux disputes qui ont empoisonné les relations entre les deux pays. Le Royaume-Uni a accepté de verser une contribution qui sera de 141 millions d’euros en 2023-24, 191 millions d’euros en 2024-25 et 209 millions d’euros en 2025-2026. « Nous annonçons un nouveau centre de détention dans le nord de la France, un nouveau centre de commandement réunissant pour la première fois nos équipes et 500 nouveaux agents supplémentaires patrouillant sur les plages françaises », a détaillé le premier ministre britannique au cours d’une conférence de presse.

Davantage de drones et d’autres technologies de surveillance complèteront le dispositif « pour augmenter le taux d’interception », a-t-il également indiqué. Les deux pays avaient signé mi-novembre un nouvel accord pour lutter ensemble contre les traversées de migrants de la Manche. Mais le financement était prévu jusqu’en 2023 seulement.

Une nouvelle loi sous le feu des critiques

Avec plus de 45.000 arrivées par la Manche l’année dernière (surtout des Albanais et Afghans mais aussi des Iraniens, Irakiens et Syriens) et déjà plus de 3000 depuis le début de l’année, le système d’asile au Royaume-Uni est « dépassé », selon Londres. Mais ce projet de loi prévoit d’interdire aux migrants qui arrivent par la Manche de demander l’asile au Royaume-Uni, un texte aux limites du droit international de l’aveu même de Londres. « Cette nouvelle loi va envoyer un message clair : si vous venez dans ce pays illégalement, vous serez rapidement expulsé », a résumé le Premier ministre Rishi Sunak dans le quotidien The Sun. « Ceux qui viennent ici dans des petites embarcations ne peuvent pas demander l’asile ici ».

Les associations d’aide aux réfugiés rétorquent que les durcissements successifs déjà opérés n’ont eu aucun effet, que les migrants ne seront découragés que si les autorités proposent des moyens légaux de venir demander l’asile au Royaume-Uni, ce qui actuellement n’est quasi pas le cas. Les Nations unies ont estimé que ce projet de loi contre l’immigration illégale équivalait à « la fin du droit d’asile » et pressé Londres de choisir des réponses « plus humaines ». « La loi, si elle est adoptée, reviendra à mettre fin au droit d’asile – privant ceux qui arrivent illégalement au Royaume-Uni du droit de chercher la protection accordée à un réfugié, quelles que soient l’authenticité et l’urgence de leur demande », a déclaré le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) dans un communiqué, en réclamant sa révision. « La plupart des personnes fuyant la guerre et la persécution sont tout simplement incapables d’obtenir les passeports et les visas requis. Il n’y a pas de routes sûres et légales à leur disposition », souligne aussi le HCR.


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