Syndicate content

Après SVP, la crainte d’un effet domino en Europe

jeudi, 16 mars, 2023 - 14:08

Les difficultés de la Silicon Valley Bank, spécialisée dans le financement des start-ups, entrainent des conséquences en cascade dans le secteur bancaire, notamment Crédit Suisse, mais aussi sur les places boursières.

Après les appels au calme lancés par le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, force est de constater que les marchés ont frôlé la panique. Depuis que la SVB a été fermée, vendredi 10 mars, par les autorités américaines, les banques sont malmenées en Bourse. Les actions de BNP Paribas et celles de la Société générale ont plongé de plus de 6% lundi, celles du Crédit agricole a baissé de 3%. Et les Bourses occidentales accusent le coup : les marchés ont connu une nette baisse, mercredi 15 mars, après le rebond de la veille : Paris a dévissé de 3,58% et Londres de 3,83%, signant leur pire séance depuis mars 2022. Francfort a de son côté abandonné 3,27%. L’indice du secteur européen des banques (Stoxx 600 Banks) a plongé de près de 7%. Pétrole au plus bas depuis décembre 2021, taux en forte baisse, dollar en hausse, vague de volatilité : les signes de grande fébrilité des investisseurs se lisaient sur tous les marchés.

Les marchés américains évoluaient également dans le rouge : le Dow Jones reculait de 1,77%, l’indice Nasdaq de 0,95% et l’indice élargi S&P 500 de 1,56%, peu après la clôture européenne. L’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, a bondi jusqu’à plus de 20% mercredi, témoignant de la nervosité des investisseurs. De même, les acteurs de taille moyenne et les banques régionales étaient touchées, notamment les californiennes First Republic (-20,19%) et PacWest (-18,40%). Mais la marée montait jusqu’à certains mastodontes du secteur aux Etats-Unis, comme Capital One (-4,96%), Citigroup (-6,05%) et Wells Fargo (-4,29%).

Crédit Suisse au centre de la panique

La contagion est en fait déjà avérée : Crédit suisse a vu son action dégringoler mercredi (-24,24% à la clôture, la pire chute de son histoire) après que son principal actionnaire, la Saudi National Bank, a refusé d’investir pour soutenir la banque en difficulté depuis deux ans. La première ministre française, Elisabeth Borne, a demandé aux autorités suisses de régler les problèmes de Credit Suisse, affirmant devant le Sénat que ce sujet était de « leur ressort ». A la différence de la Silicon Valley Bank, Credit Suisse fait partie des trente banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour qu’on les laisse faire faillite.

La réponse est arrivée aujourd’hui : Credit Suisse a annoncé jeudi 16 mars qu’il allait emprunter à court terme jusqu’à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d’euros) à la Banque nationale suisse pour « renforcer » le groupe, dont le titre s’est effondré en Bourse. La banque a, parallèlement, annoncé une série d’opérations de rachat de dette, pour environ 3 milliards de francs suisses.


Mots clés
, ,
Réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Pays