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L’UE veut doubler la part des énergies renouvelables d’ici 2030

jeudi, 30 mars, 2023 - 14:14

L'Union européenne se dirige vers un objectif louable, mais en utilisant des ressources "ni vertes ni fossiles" comme le nucléaire ou le bois qui sont pourtant peu compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique.

Après une négociation d’une quinzaine d’heures, les eurodéputés et les Etats membres ont trouvé un accord pour quasiment doubler la part des renouvelables dans le mix énergétique européen d’ici 2020. Le nouvel objectif sera de 42,5% de renouvelables dans la consommation européenne d’ici la fin de la décennie, actuellement fixé à 22% (un peu plus de 19% en France). Cette cible se situe à mi-chemin entre les 45% que réclamaient la Commission européenne et les eurodéputés, et les 40% que demandaient les Etats. Pour y arriver, les procédures d’autorisations pour les infrastructures d’énergies renouvelables seront facilitées acec une règlementation plus souple.

La France et la Suisse en retard

Le problème, c’est que la Commission européenne considère désormais le nucléaire et le gaz comme énergies « durables ». De même, la biomasse (bois brûlé pour produire de l’électricité) est labellisée source « 100% verte », ce qui est loin d’être le cas. Cette « bioénergie », défendue notamment par les pays scandinaves, est vivement dénoncée par les ONG écologistes, inquiètes de l’impact sur les forêts comme puits de carbone et refuges de biodiversité.

Le glissement vers une autre terminologie écologique concerne au premier plan le nucléaire « qui n’est ni vert ni fossile » selon Pascal Canfin (Renew, libéraux), président de la commission parlementaire Environnement. Les détracteurs de l’atome civil semblent avoir perdu la bataille, et la France, tout comme la Suède, sont prêts à stimuler le programme nucléaire européen. Certains pays jusqu’alors très hostiles au nucléaire, comme l’Italie et l’Allemagne, ont rejoint leur camp. Un revirement qui accentue les incertitudes face à la pénurie d’eau et la sécheresse, qui frappe actuellement l’Espagne, mais aussi l’Autriche. Avec moins d’eau dans le futur, comment refroidir les centrales nucléaires?

Aujourd’hui dans les Hautes-Alpes pour présenter son « plan eau », Emmanuel Macron se trouve en outre point du doigt devant la cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour son manque de volonté face au changement climatique. Il n’est pas le seul, la Suisse est aussi dénoncée. Dans les deux cas, les requérants veulent démontrer que le manque d’efforts de leurs pays pour lutter contre le réchauffement climatique enfreint les droits de l’Homme, en particulier les droits à la santé et à la vie. « Il y a un préjudice sur notre santé mentale, sur notre santé physique, sur notre environnement et sur nos biens », a déclaré à l’AFP Damien Carême, aujourd’hui député européen Europe Écologie-Les Verts (EELV).


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