Comme d'autres villes en Europe, Amsterdam veut changer sa réputation de paradis pour fêtards et cherche à restreindre les orgies de drogue et d'alcool, et pas seulement dans le Red District.
Barcelone a du mettre le holà devant trop de jeunes touristes faisant la fête dans la rue. La capitale de la Catalogne est le fer de lance des mouvements anti-touristes en Europe. Les nuisances causées par une partie des 30 millions de visiteurs annuels, en particulier sur les ramblas et la plage de la Barceloneta, exaspèrent les habitants qui n’hésitent pas à déployer des banderoles du type «Tourist Go Home!» (Touriste, rentre chez toi!). De son côté, Paris vient de décider de bannir les trottinettes en libre-service, devenant la seule capitale européenne à ne pas offrir ce moyen de locomotion souvent utilisé par les jeunes. A Ibiza ou Mykonos, la réputation des Britanniques, âgés entre 18 et 35 ans, n’est plus à faire : ce sont les clubbers les plus expansifs qui se comportent surtout en terrain conquis. Mais Amsterdam est confronté à un départ de nombreux résidents, qui trouvent les loyers trop élevés, mais qui ne supportent plus la saleté, le désordre et les nuisances provoquée par l’attrait international pour les célèbres coffee shops.
La ville a produit une publicité, « Stay Away », qui demande à ces jeunes de rester chez eux en montrant les risques encourus : arrestation, fichage, et amende (140 euros). « Les visiteurs restent les bienvenus, mais pas s’ils se comportent mal et causent des nuisances. En tant que ville, nous disons alors : « ne venez pas », a déclaré l’échevin responsable des affaires économiques. « Amsterdam est une ville mondiale, ce qui implique de l’agitation et de l’animation, mais pour que notre ville reste vivable, nous choisissons désormais de limiter la croissance plutôt que de la rendre irresponsable ». Si la campagne cible pour l’instant les jeunes Britanniques, la ville ne s’interdit pas à l’avenir de l’élargir sa à « tous les visiteurs nuisibles potentiels », qu’ils soient originaires des Pays-Bas ou d’autres pays de l’Union européenne.
Pour les visiteurs qui se trouvent déjà sur place, la commune a également publié des messages d’avertissement sur les réseaux sociaux et sur les panneaux d’affichage sur l’interdiction d’uriner en public, l’ivresse, la pollution sonore et l’achat de drogues auprès de revendeurs de rue. D’autres mesures sont encore attendues. Elle viseront plus spécifiquement le fameux quartier rouge d’Amsterdam. À partir du mois de mai, il sera interdit d’y fumer du cannabis. Les restaurants et bars devront baisser le rideau dès 2 heures du matin les week-ends. Idem pour les vitrines des prostituées à partir de 3 heures. Enfin aucun visiteur ne pourra accéder au quartier après 1heure du matin.
Amsterdam, victime de son succès
La ville, si calme il y a encore quelques décennies, attire désormais chaque année vingt millions de visiteurs, dont un million de britanniques. Ce sur-tourisme est devenu invivable pour les habitants, et devient un handicap avec une économie basée sur le traffic de drogue. Des agences de voyage continuent de promettre des croisières sur le canal avec alcool à volonté ou des soirées steak avec strip-tease, le tout grâce à des billets d’avion à 57 euros. De très grands panneaux d’affichage dans le quartier rouge ont surgi récemment avec cette inscription « Nous vivons ici ». La mairie envisage aussi de déplacer les fameuses vitrines éclairées au néon avec les prostituées dans un autre quartier, une zone érotique disent les autorités.