La crise politique et sociale provoquée par la réforme de la retraite, ainsi que les violences policières lors des manifestations en France, sont critiquées à l'étranger.
Après un voyage en Chine qui a provoqué une incompréhension en Europe et ailleurs, Emmanuel Macron a du faire face aux critiques d’activistes lors de son discours sur l’Europe à La Haye. Depuis les tribunes, les militants l’ont interpelé en anglais : «Vous avez des millions de gens dans les rues. La convention sur le climat n’est pas respectée. Qu’est-ce que vous voulez nous dire à propos de l’Europe ?». «Où est la démocratie française ?», ont également hurlé ces manifestants, en déroulant une banderole sur laquelle était écrit en anglais «Président de la violence et de l’hypocrisie».
Prenant la parole, le Président de la république a botté en touche : «Je peux répondre à toutes les questions sur ce dont nous discutons en France», «ceci est une démocratie et une démocratie est exactement un endroit où l’on peut manifester» et voir «ce type d’interventions». «Quand je compare» avec les autres pays européens, les Français «devraient être moins énervés à mon encontre», a-t-il soupiré. «Car dans votre pays», l’âge de la retraite «est beaucoup plus élevé, et dans de nombreux pays en Europe c’est beaucoup plus élevé que 64 ans.»
Critiques internationales
La Maison Blanche, l’ONU, le Conseil de l’Europe, Amnesty France se sont tous exprimés contre les violences policières depuis le début du mouvement social contre les retraites. Le 22 mars dernier, le président de la Ligue des droits de l’Homme, Me Patrick Baudoin, critiquait les violences policières : « On est dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie ». « Il faut revenir à une véritable déontologie des forces de l’ordre ». C’était pleinement prévisible face à la surdité et à l’aveuglement du pouvoir et d’autre part, c’est effectivement extrêmement inquiétant parce qu’on a le sentiment que c’est incontrôlé et incontrôlable. On ne sait pas vers où l’on va. On est dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie et en présence de violences policières qui ne peuvent que faire dégénérer la situation.
La réponse du ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, a été rapide en menaçant directement la LDH : « Je ne connais pas les subventions données par l’État » à la LDH, a reconnu le ministre, « mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qu’elle a pu mener ». Le gouvernement, en attente de la décision du Conseil institutionnel, qui devrait être rendue publique demain, cherche à passer à autre chose, avec la loi immigration. Hélas, après avoir dénoncé les violences policières dans le pays, les experts de l’ONU se sont exprimés sur la prochaine loi « antisquat » comme violant les engagements internationaux.