La France n'est pas seule affectée par des manifestations. Au Royaume-Uni, les mouvements sociaux se succèdent dans le système de santé et en Allemagne, d'importantes grèves perturbent le transport aérien au moment des départs en vacances.
En France, la contestation de la réforme de la retraite ne faiblit pas avec des manifestations qui suivent le président Emmanuel Macron et ses ministres lors de leurs déplacements en province. Les casseroles font du bruit partout. Mais les grèves se succèdent au Royaume-Uni depuis plus de quatre mois et cette semaine, des milliers de jeunes médecins britanniques ont entamé une grève de quatre jours pour obtenir de meilleurs salaires en pleine crise du pouvoir d’achat. Le pays souffre toujours d’une inflation très élevée qui ne semble pas se résorber. Le syndicat British Medical Association (BMA), qui représente les internes, affirme que ces médecins ont perdu 26 % de rémunération réelle depuis 2008, quand une cure d’austérité a été imposée aux services de santé. Le syndicat demande une augmentation de 35 % des salaires, ce que le ministre de la santé, Steve Barclay, a qualifié d’« irréaliste ».
Les jeunes médecins avaient déjà fait grève pendant trois jours le mois dernier, ce qui avait annulé 175.000 rendez-vous. « Il s’agit de la mobilisation la plus perturbatrice de l’histoire du NHS [le service public de santé] et les grèves entraîneront d’immenses pressions », a déclaré Stephen Powis, le directeur médical du NHS Angleterre. Du côté de la population, plus de la moitié des Britanniques (54 %) disent soutenir le mouvement de grève des jeunes médecins, selon un récent sondage Ipsos. C’est trois points de plus que le mois dernier.
En Allemagne, grève massive dans les transports
Face à l’inflation, les salariés allemands se mobilisent aussi pour des augmentations de salaires face à l’inflation. Et ce weekend, les transports allemands sont à l’arrêt. L’opérateur ferroviaire Deutsche Bahn a « décidé d’interrompre le service des trains compte tenu du manque de personnel », a annoncé Achim Stauss, porte-parole de la Deutsche Bahn. Plus de 15.000 salariés des 50 entreprises du secteur ont répondu à l’appel à la grève, d’après le syndicat des cheminots EVG qui défend les intérêts de 230.000 salariés. La branche mène des négociations collectives pour une augmentation de 12 % des salaires et d’au minium 650 euros sur douze mois pour pallier les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat des cheminots. Elle atteint 7,4 % en mars sur an, les prix des denrées alimentaires progressant de 22,3 %.
La grève des cheminots coïncide avec un mouvement social similaire dans le secteur aérien, à l’initiative du syndicat des services publics Verdi. Les contrôleurs aériens des aéroports de Düsseldorf, Hambourg, Cologne Bonn et Stuttgart ont notamment été appelés à s’arrêter ce vendredi. Hambourg a déjà annoncé que tous les départs seraient annulés. La veille, environ 700 vols avaient été annulés dans les trois premiers aéroports, qui suivaient déjà une grève. Les grèves pour les salaires se sont multipliées ces derniers mois en Allemagne, des écoles aux hôpitaux, en passant par la Poste, une situation inédite dans un pays plutôt habitué à la négociation.
