Difficile, décidément, de mettre fin à l'exception bien française du cumul des mandats. Le 9 juillet dernier, avec l'adoption d'un projet de loi à l'Assemblée nationale, la pratique semblait pourtant devoir être bientôt abandonnée (du moins à partir de 2017). C'était compter sans le Sénat, et notamment le groupe RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen), qui livre ces jours-ci une dernière bataille.

Ce 11 septembre, les parlementaires représentant les collectivités territoriales ont rejeté le texte par la Commission des lois du Sénat. Hier, dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 septembre, ils ont réitéré leur opposition: contre l'avis du gouvernement, ils ont adopté une série d'amendements, déposés par le groupe RDSE, à majorité PRG, par l'UMP et par l'UDI-UC, leur permettant de conserver un mandat local.

"Ringard et rétrograde", a fustigé le chef de file des sénateurs EELV, Vincent Placé, sur I>Télé.

Cette péripétie devrait être la dernière: l'Assemblée nationale aura le dernier mot, a assuré le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, évoquant une mesure "inéluctable". Pour mettre fin à cette spécificté hexagonale, les députés  néanmoins se prononcer à majorité absolue des membres inscrits, soit 289 votes. 

Alors que près des trois quarts des députés français ont un mandat local, on ne compte que 24% des députés allemands et 20% des députés espagnols dans la même situation, et le pourcentage baisse à 13% en Italie, 6% aux Pays-Bas et 3% en Grande-Bretagne.