"L’islamophobie et les préjugés à l’encontre des musulmans continuent de miner l’esprit de tolérance en Europe". Tel est le constat, amer, du Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, exprimé à l'occasion de l'entrée en vigueur de la loi interdisant le voile intégral en Belgique. Ce pays est le second, après la France, en avril dernier, à appliquer une telle mesure. Mais dans beaucoup d'autres pays, les mêmes questions se posent, sans que les réponses apportées ne se rejoignent forcément.

En Italie, sans qu'une loi spécifique ne prohibe explicitement le voile intégral, le Nord du pays, terre électorale du parti d'extrème-droite de la Ligue du Nord, utilise une vieille loi anti-terroriste qui interdit, pour des raisons de sécurité, de se couvrir complètement le visage, contre des femmes qui portaient le voile intégral.

En Autriche, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse, de plus en plus de voix s'élèvent pour que des mesures similaires soient prises. 

In fine, c'est le rapport à l'autre, et plus particulièrement à l'islam, qui est remis en question. Et c'est la confusion entre islam et islamisme qui est, trop souvent, entretenue. A l'heure où elle cherche de plus en plus à réaffirmer ses "racines chrétiennes", l'Europe semble avoir du mal à assumer sa diversité culturelle.