Crise gouvernementale en Italie et aux Pays-Bas, fragilité de la coalition belge, risque de crise institutionnelle en Espagne, interrogation sur la succession d’Angela Merkel en Allemagne (notre photo)… Le Covid n’est pas le seul facteur d’incertitude en Europe de l’Ouest.
DESSIN DE LA SEMAINE d'Hervé Pinel Pour le chef du gouvernement espagnol, c'est moi ou le déluge. Mariano Rajoy, impliqué dans une affaire de pots-de-vin, veut rester au pouvoir pour sauver l'Espagne. Mais au sein de son propre parti, certains l'estiment trop affaibli et souhaitent sa démission.
Après deux mois d’incertitude, le chef de l’Etat Giorgio Napolitano, tout juste reconduit dans ses fonctions à 88 ans, vient de charger Enrico Letta de former le gouvernement. Ce numéro deux du Parti démocrate âgé de 46 ans va devoir constituer un cabinet de coalition avec la droite berlusconienne
L’Italie est toujours sans gouvernement. Le mouvement de Beppe Grillo se refuse à tout compromis avec une classe politique dont il a juré la perte. Et à gauche, rien ne va plus pour son leader, Bersani. Quant à la droite, elle est aussi bien mal en point. Silvio Berlusconi s’est réfugié à l’hôpital pour éviter ses procès.
La situation semble ingérable au lendemain des élections générales, aucune coalition n’ayant obtenu la majorité au Sénat qui a un pouvoir de blocage politique. Pour sortir de l'impasse, la droite berlusconienne propose un deal à l'italienne: une présidence de la république de droite contre une présidence du Conseil de gauche.
Geert Wilders, le leader populiste néerlandais revient en force dans les sondages. Le grand écart entre libéralisme et travaillisme du gouvernement et sa communication catastrophique, ont sapé le moral des Néerlandais et leur confiance dans la politique. Un parallélisme troublant avec la France.
Après l'annonce par Berlusconi d'être pour la sixième fois candidat pour diriger le gouvernement, Mario Monti a pris de court le Cavaliere en démissionnant de la présidence du Conseil italien. Heureusement pour l'Italie, Berlusconi n'a, cette fois, vraiment plus la cote. Mais attention, comme Sarkozy, c'est un redoutable adversaire en campagne électorale.
La formation d'un gouvernement est en bonne voie, après plus de 530 jours de négociations, mais se heurte à un nouvel obstacle: le piètre niveau en néerlandais du probable futur premier ministre, Elio Di Rupo, pourrait compliquer la répartition des postes. Car la Constitution belge, qui consacre la parité entre francophones et Flamands au sein du gouvernement, prévoit aussi un Premier ministre "asexué" linguistiquement. Explications.
La démission annoncée de Berlusconi n'a pas rassuré les marchés. Le champion des cabrioles a posé ses conditions: des élections anticipées sans gouvernement de transition. Autrement dit, l'incertitude politique totale. Résultat: le taux des emprunts d'Etat a atteint 7,42%. Situation intenable qui menace l'euro.
Silvio Berlusconi a sauvé sa tête au prix d'une sévère humiliation infligée par les députés de son propre parti. Il a perdu sa majorité absolue et ne doit sa survie temporaire que grâce à l'abstention de l'opposition.
Mourir droit dans ses bottes. Alors que les institutions internationales et les marchés lui tournent le dos, que sa majorité réclame sa démission, Silvio Berlusconi refuse encore et toujours de jeter l’éponge. Verdict demain.
Après avoir obtenu la confiance pour négocier la formation d'un gouvernement de coalition dont il ne fera pas partie, Georges Papandréou a contraint l'opposition à revenir sur son refus d'y participer. C'est le troisième chef de gouvernement socialiste en Europe à être victime de la crise. Avant le très conservateur Berluconi, mardi prochain?
Le 6 février, la sénatrice Marleen Temmerman, du Parti socialiste flamand, a lancé l'énième initiative pour tenter de secouer les partis politiques: les femmes belges sont invitées à "garder leurs jambes fermées" jusqu’à la formation d'un gouvernement. Un moyen également de protester contre la domination des hommes en politique.
Et de six. Le Roi Albert II vient de nommer un nouvel "informateur". Il dispose de deux semaines pour étudier les "possibilités d'arriver à un accord institutionnel". Juste la "possibilité". Alors que les Belges vivent sans gouvernement depuis près de 240 jours, la crise politique continue.
Entre 10 et 30 000 personnes étaient attendues dans les rues de Bruxelles, dimanche 23 janvier. Ce sont finalement 40 000 Belges de toutes les communautés qui ont réclamé à l'unisson la formation d'un gouvernement, après plus de 200 jours de crise politique.
Après 200 jours de négociations, les politiciens belges en sont toujours à se chamailler. Simple spectateur, le citoyen crie son ras-le-bol. Tout a commencé sur le net, mais cela se terminera dans la rue.
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