L’Allemagne profite-t-elle des déboires de ses voisins ? D’après un économiste d’ING, Berlin aurait "gagné" 9 milliards d’euros lors des deux dernières années, grâce à un financement meilleur marché. Les investisseurs se tournent massivement vers une Allemagne, considérée sans risque, à l'inverse de la Grèce, de l'Italie et désormais de la France.
La Grèce peut souffler: 100 milliards de créances vont être effacés par les banques. Le pays ne fera pas faillite mais il est très loin d'être tiré d'affaire. Contrairement à ce que prétendent les dirigeants européens, sa dette n'est toujours pas supportable, d'autant que rien n'a été prévu pour relancer une croissance brisée par les plans d'austérité. Par contre, Athènes va être placée sous tutelle permanente.
Angela Merkel a mis du temps avant de reconnaitre l'ampleur de la crise et le nécessité de sauver la Grèce et l'euro - dans l'intérêt de l'Allemagne. Si Berlin a désormais les cartes en main, la Chancelière avance au coup par coup. Sans enthousiasme ni soutien ferme de sa majorité, mais avec une obsession : faire payer les mauvais élèves et ne plus remettre au pot. D'abord, limiter la casse. Le "saut fédéral" attendra.
Angela Merkel impose aux dirigeants européens ses décisions sur le sauvetage de la Grèce et l'avenir de la zone euro. L'Allemagne est aux manettes, la France à la remorque, pour éviter le pire. Pourtant, le pilote est affaibli dans son propre pays. Mercredi, la Chancelière doit absolument obtenir l'aval des députés, juste avant de retourner à Bruxelles pour le sommet crucial pour l'Europe.
Le patron du très sérieux institut Ifo explique que l'Allemagne a une exposition de 450 milliards d'euros au sauvetage des pays l'euro. Plus du double prévu par le FESF, pour sauver l'Italie après la Grèce...et demain la France?
Malgré une opinion clairement récalcitrante, le Bundestag allemand vient de voter largement le second plan d’aide à la Grèce. Encore une fois, l’Allemagne est le plus gros contributeur, avec une rallonge aux alentours des 30 milliards, qui s’ajoutent aux 22 milliards du premier plan de sauvetage.
La crise politique qui durait depuis plusieurs mois a eu raison du premier ministre slovène Borut Pahor. Au pire moment pour la zone euro qui a besoin, à tout prix, que Ljubljana adopte le Fonds de stabilité (FESF) destiné à venir en aide aux pays les plus endettés.
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"Je te tiens, tu me tiens par la barbichette". Les dirigeants de la zone euro ne peuvent rien faire dans l'immédiat si ce n'est mettre toujours plus la pression sur la Grèce. Objectif : gagner du temps avant un vote décisif, en Allemagne, le 29 septembre. En attendant l'Italie de Berlusconi est, à son tour, dégradée.
Le sort de l'euro est dans les mains de l'Allemagne. Angela Merkel joue un jeu serré. Elle pourrait sacrifier le pion grec pour mettre en échec ceux qui dans ses rangs sont toujours hostiles à une aide européenne accrue aux pays les plus endettés. Stratégie de la dernière chance ou coup de bluff ?
La Cour constitutionnelle de Karlsruhe a finalement validé le premier plan de sauvetage de la Grèce, décidé en 2010, tout en exigeant un renforcement des pouvoirs du Parlement. Angela Merkel, en difficulté jusque dans son propre camp, peut respirer. Un peu. La décision de la plus haute Cour allemande risque en effet de compromettre les efforts futurs pour venir en aide aux pays les plus endettés.
Le feuilleton ne passionne pas, mais pourrait bien se retrouver très vite en prime time: "Crise grecque, saison 3". Le plan de sauvetage décidé par les européens fin juillet n'a toujours pas été mis en place. Son efficacité sera de toute façon limitée et la dette grecque est désormais "hors de contrôle".
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