Le gouvernement envisage du durcir les conditions d’accès à la nationalité française. Une proposition qui fleure l’opportunisme électoral, l’Hexagone n’étant pas plus laxiste que ses voisins italiens, espagnols ou britanniques qui naturalisent davantage.
La France s'interroge sur la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français. Et envisage même de frapper des "uni-nationaux" français. A l'exception du Royaume-Uni, aucun pays en Europe ne s'est engagé dans cette voie contraire à la déclaration universelle des droits de l'homme.
La Grèce ne reconnaît toujours pas les enfants étrangers qui naissent, grandissent et étudient sur son territoire. Sauf quand, comme Giannis Antetokounmpo, basketteur d'origine nigériane devenu star de la NBA, ils lui rapportent des lauriers.
Opportuniste, le gouvernement de Malte est prêt à accorder la nationalité maltaise moyennant finance. Prix de vente ? 650.000 euros ! Un passeport pour le reste de l'Europe puisque l'île fait partie de l'espace Schengen. D'autres États optent pour des mesures plus subtiles afin de renflouer leurs caisses.
Le nombre d'étrangers naturalisés en France est en hausse après des années Sarkozy de durcissement des conditions pour acquérir la nationalité française. Manuel Valls veut doubler le nombre de naturalisés. La France serait alors dans la moyenne européenne, mais resterait loin du Royaume-Uni, pays où l'intégration par la naturalisation est la plus développée.
Rien ne va plus entre la Hongrie et la Slovaquie. Les Hongrois de Slovaquie sont déchus de leur citoyenneté slovaque s'il obtiennent la citoyenneté hongroise. Les rancœurs du passé exacerbent les antagonismes entre Bratislava et Budapest. L'Europe assiste, impuissante, à cette guerre des nationalismes de part et d'autre du Danube.
Une Convention du Conseil de l’Europe vise depuis 1963 à limiter les cas de cumul de nationalités. Mais de nombreux accords bilatéraux ont été signés depuis et de nombreux Etats autorisent en fait la double nationalité.
Le Sénat a commencé hier l'examen du projet de loi sur l'immigration adopté en première lecture à l'Assemblée Nationale le 12 octobre dernier. Le groupe centriste a décidé de s'opposer au texte, en particulier au sujet de la réforme de la déchéance de nationalité voulue par le gouvernement. En Europe, à l’exception de la petite île de Malte, cette procédure reste exceptionnelle, appliquée le plus souvent aux cas de terrorisme ou d'espionnage.
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