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Le joyeux de la Couronne embarrasse Buckingham

mardi, 8 mars, 2011 - 11:57

Le Prince Andrew, fils cadet de la reine Élisabeth II, accumule les bourdes et les amitiés douteuses, en particulier avec le gendre de l'ex-président tunisien Ben Ali et le fils du colonel Kadhafi. Il pourrait perdre son poste de représentant du commerce britanique.

Le Prince Andrew est en passe de voler la vedette à son neveu, le Prince William, qui se marie en grande pompe le 29 avril prochain avec Catherine "Kate" Middleton. La révélation des amitiés troubles du duc d’York, second fils de la reine Élisabeth II, eclipse l’imminence de cette fête et plonge tant Buckingham Palace que le gouvernement britannique dans l'embarras.

Nommé représentant spécial pour le commerce et l’investissement en 2001, le Prince Andrew a en effet croisé de nombreux dirigeants internationaux dont la réputation a largement souffert des révolutions de Jasmin. Chris Bryant, l’ancien ministre chargé de l’Europe, assure qu’il est "un ami très proche de Saif Kadhafi [le fils du colonel], mais aussi un ami proche du trafiquant d’armes libyen Tarek Kaituni". Des allégations démenties par Andrew qui concède tout au plus avoir rencontré Saif deux fois, dans le cadre de ses fonctions officielles.

Soutien géné du gouvernement

Pourtant, selon le Daily Mail, le prince a rencontré Saif Kadhafi lors d’une visite au Kazakhstan. Ils seraient ensuite devenus proches lors des passages à Londres du fils du dirigeant libyen, avant de se revoir longuement à Tripoli. En échange, Saif aurait été accueilli au palais de Buckingham et au château de Windsor.

Autre invité de marque reçu en grande pompe: d'après le Guardian, un gendre de l’ancien président tunisien Ben Ali, Sakher el-Materi, a été convié à Buckingham pour y rencontrer des entrepreneurs britanniques désireux de décrocher des contrats. C'était trois mois avant la chute du dictateur.

Des amitiés et un calendrier qui tombent mal. Pour autant, aucun agissement illégal n'est reproché au duc d'York. La semaine dernière, sa position demeurait d'ailleurs solide."El-Materi était alors le directeur adjoint de la chambre de commerce anglo-tunisienne. Qu’importe ce qui est arrivé depuis, à ce moment-là son engagement public était légitime", explique un porte-parole d'Andrew. Une ligne de défense qui a permis au Prince d'obtenir ce dimanche le soutien du gouvernement:

Nous soutenons pleinement le prince dans ses fonctions de représentant spécial pour le commerce (…) Il n'est pas question de revoir son rôle.

Le ministre des affaires étrangères William Hague a d’ailleurs admis qu’il effectuait "un très bon travail".

Des photos embarassantes

Mais, la situation s’est dégradée ce week-end. Une photo d'Andrew en compagnie d’une jeune fille mineure de 17 ans circule désormais sur Internet. Elle a été prise (en 2001) au domicile de Jeffrey Epstein, un millionnaire condamné par le passé à dix-huit mois de prison pour avoir sollicité les services de plusieurs prostituées mineures.

Une affaire de plus qui pousse la presse anglaise à demander si Andrew est encore apte à représenter le pays à l'étranger. Déjà surnommé "Airmiles Andy", en raison de son goût pour les hôtels et les avions – il aurait dépensé 4 millions de livres sterling entre 2001 et 2010 -, Andrew a aussi accumulé les bourdes et les grossièretés lors de ces voyages officiels, comme l'a révélé le site wikileaks.

Le ministre du commerce a rappelé qu'Andrew était devenu bénévolement le représentant au commerce en 2001 et que "c'est à lui de décider s'il reste à son poste". Ses attributions pourraient néanmoins être réduites par le gouvernement Cameron à l'occasion de son évaluation (biannuelle) des actions du prince.


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