Est-ce vraiment, cette fois, le début de la fin pour Berlusconi? Son alliance avec la Ligue du Nord est plus que jamais fragilisée par la déroute de son candidat à Naples et la perte de son fief milanais aux municipales.
Silvio Berlusconi, se doutait que ces municipales seraient difficile pour son parti, le Peuple de la Liberté (PDL), mais il ne s'attendait certainement pas à de telles gifles électorales à Milan et, surtout, à Naples.
Dans la capitale économique italienne, son fief historique, le candidat de la gauche, remporte à l'issue du second tour, ce lundi, 55% des suffrages. Comme nous l'écrivions entre les deux tours du scrutin, Silvio Berlusconi et son allié Umberto Bossi, n'avaient pourtant pas fait dans la dentelle pour tenter de dissuader le candidat de l'opposition, Giuliano Pisapia.
Le président du Conseil était intervenu maintes fois sur les principales chaines de télévision en misant sur la peur de l'autre, des étrangers arabes de préférence.
Mais à trop servir, la ficelle pourtant bien grosse, s'est usée.
Et demain, le Rubygate…
A Milan, ville qu'il espérait ravir à la gauche, le magistrat anticorruption Luigi de Magistris écrase littéralement le candidat de droite, l'entrepreneur Gianni Lettieri. Les milliers de tonnes d’ordures qui jonchent la ville depuis de semaines ont pesé lourd dans la campagne. Gianni Lettieri proposait la construction d’un incinérateur. De Magistris, mettait en avant la nécessité d'une collecte différenciée et une gestion responsable des ordures.
D’autres villes, comme Trieste, Cagliari, Novarre, Grossetto, Crotone, Pordenone devraient basculer à gauche.
Poursuivi pour relations sexuelles avec une prostituée mineure et d'abus de pouvoir, Berlusconi a néanmoins assuré que "le résultat [des municipales] n'aura pas d'effet sur le gouvernement". Une certitude qu'il est bien le seul à avoir. Même dans son camp, on commence à avoir de sérieux doute sur la fidélité d'Umberto Bossi, son allié de la Ligue du Nord qui avait prévenu qu'il ne se laissera pas "entraîner vers le fond" par le parti du Cavaliere.
Mauvais lundi pour Berlusconi, mais demain ne devrait pas être bien meilleur pour lui. Alors qu'il avait rapidement été ajourné après son ouverture en avril, le procès "Rubygate", reprendra mardi, au tribunal de Milan sans le chef du gouvernement italien, à Bucarest mardi pour cause de sommet italo-roumain qui tombe à pic.