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Royaume-Uni: « Une longue tradition de tolérance »

vendredi, 22 juillet, 2011 - 14:14

Au Royaume-Uni, terre de multiculturalisme, à l'inverse de la France ou de la Belgique, on considère absurde que l'Etat se mêle du mode vestimentaire de ses citoyens. Pas besoin de mêler la religion à un faux débat sur des pratiques d'habillement qui relèvent des individus. 

Au Royaume-Uni, selon un sondage réalisé en 2010, 59% des Britanniques étaient favorables à l’interdiction de la burqa dans les lieux publics, 36% y étaient opposés. Les jeunes et les Londoniens apparaissaient plus tolérants que les personnes âgées et le reste du pays.

Une minorité d'anti-burqa

Mais l'année dernière, la proposition de loi du député conservateur Philipp Hollobone pour interdire le port du voile intégral a été rejetée par le Parlement. A l'exception du parti nationaliste (UKIP), quasiment personne ne se déclare aujourd'hui favorable à l’interdiction totale de la burqa, et cela ne semble vraiment pas d'actualité.

Ce n’est pas au gouvernement de dire ce que les gens peuvent ou ne peuvent pas porter. Une telle interdiction ne correspondrait pas à la longue tradition de tolérance de notre nation. En conséquence, nous ne soutenons aucunement une interdiction de porter la burqa",

avait déclaré le ministère de l'Intérieur, interrogé sur la question en avril, en réaction avec la situation française. 

Une mesure anti-européenne

Une position reprise par le Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, qui dans un communiqué publié le 20 juillet, s'indignait de ces pratiques. 

Faire, comme on l’a fait, des pratiques vestimentaires d’un petit nombre de femmes un problème central nécessitant d’urgence débats et initiatives législatives, c’est tristement capituler face aux préjugés des xénophobes. Ce n’est certainement pas en adoptant leur rhétorique et leurs positions qu’on pourra les combattre".

Les décisions de la Belgique et de la France pourraient, en outre, se révéler contraires au droit européen en matière du droit de respect de la vie privée et de l’identité personnelle. Ces Etats feraient mieux de suivre l'exemple britannique, au lieu de légiférer dans des domaines qui excèdent leurs compétences, estime le Commissaire . 


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