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« Pont vert » entre Europe et Asie centrale : les greentechs au coeur du partage de connaissances

lundi, 19 décembre, 2016 - 14:30

Le changement climatique ne connait pas de frontières. Parce que les questions du développement durable et des énergies renouvelables sont des défis qui engagent et lient entre eux les Etats, les peuples et l'ensemble des acteurs économiques et politiques du monde, la coopération internationale autour de ces enjeux est une nécessité. Le succès de la COP21 en est la meilleure illustration. Si la conférence sur le climat de l'ONU représente le plus haut et large niveau de collaboration entre Etats, il ne faut pas minorer pour autant les échanges entre grandes régions.

A titre d’exemple, l’Asie centrale et l’Europe travaillent de plus en plus étroitement à promouvoir les enjeux climatiques. Plusieurs mois avant la COP de Paris, la ville kazakhe d’Almaty a ainsi été le théâtre d’un séminaire portant sur l’interaction entre l’équilibre énergie-changement climatique et les ambitions de l’Asie centrale en termes de croissance durable. Les conclusions de cette rencontre ont alimenté un rapport, remis aux négociateurs de la COP21, et portant sur la coopération entre l’Asie et l’Europe en matière d’énergie et de changement climatique. Manière d’harmoniser les violons entre les deux régions et, surtout, de conférer davantage de poids aux futurs engagements. Mais les échanges entre l’Europe et l’Asie centrale ne se limitent pas à la rédaction de rapports communs.

Un « pont vert » entre l’Europe et l’Asie centrale

C’est au sommet de Rio, en 1992, qu’a été formulé le concept de « pont vert ». Son auteur, le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, souhaitait dès ce moment établir un vaste programme de coopération scientifique, auquel participeraient l’ensemble des pays européens et asiatiques. Déjà, l’objectif était de favoriser une économie plus respectueuse de l’environnement et de réduire les émissions de CO2.

Ce « pont vert » ne devait pas rester longtemps au stade de l’utopie. Dès 1995, le programme Inogate, pour Interstate Oil and Gas Transportation to Europe, a permis de jeter les bases de premières actions concrètes, menées de front par l’Asie et l’Europe. Si l’objectif premier d’Inogate était d’assurer la livraison par pipeline du pétrole et du gaz, depuis le Caucase jusqu’en Europe de l’Ouest, le mécanisme s’est rapidement transformé en un plus vaste partenariat énergétique entre l’Union européenne et les anciennes républiques soviétiques.

C’est à Inogate que l’on doit, par exemple, l’amélioration de la sécurité de l’approvisionnement en énergie, grâce à l’introduction de nouvelles normes environnementales (comme la norme ISO 14 000). Entre 2010 et 2015, le programme Inogate a également financé une Initiative pour économiser l’énergie dans le secteur du BTP en Europe de l’Est et en Asie centrale, dotée de 4,5 millions d’euros. Ou encore un programme en faveur de l’énergie durable pour l’Asie centrale, axé sur les sources d’énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (4 millions d’euros). Ou comment un programme, basé sur les énergies fossiles, glisse doucement vers les énergies de demain.

Les attentes de l’Asie centrale, et particulièrement du Kazakhstan, sont fortes à l’égard de l’Union européenne. Le Vieux continent fait figure de pionnier en matière de nouvelles technologies énergétiques. Les entreprises françaises, notamment, sont attendues de pied ferme à Astana, où se tiendra, l’année prochaine, l’Exposition universelle.

Le Kazakstan montre l’exemple

« Astana Expo 2017 : énergie du futur ». Le thème de cette nouvelle Exposition universelle n’a pas été choisi au hasard. Il reflète la stratégie et les ambitions énergétiques du Kazakstan. Un pays qui ne se contente pas de capitaliser sur sa place de troisième producteur mondial de pétrole, ni sur la richesse en minerais de son sous-sol – qui renferme pas moins de 99 des 110 éléments de la table de Mendeleïev.

Et de l’ambition, le pays d’Asie centrale en a à revendre : il entend intégrer le Top 30 des pays les plus avancés au monde dans la démarche de la COP21. En parallèle de la préparation de l’Expo 2017, le Kazakhstan, en tant que signataire de l’accord de Paris sur le climat, s’est en effet lancé dans une politique de développement massif des énergies renouvelables (EnR). But affiché : augmenter la part des EnR dans le mix énergétique national de 3 % d’ici 2020, de 10 % d’ici 2030. D’ici 2050, la moitié de la production énergétique kazakhe devrait provenir de sources renouvelables. Avant la fin de l’année 2020, ce sont plus de 100 infrastructures d’énergies renouvelables qui seront mises en service dans le pays.

Astana mise aussi sur les nouvelles technologies et pourrait être en passe de devenir l’une des villes intelligentes (smart cities) les plus avancées. La capitale du Kazakhstan fait déjà partie des 21 premières smart cities au monde. A titre d’exemple, l’éclairage public d’Astana sera bientôt remplacé par un système d’éclairage plus efficace. Les 25 000 nouvelles ampoules des rues de la capitale permettront d’économiser 60% d’énergie par rapport au système d’éclairage actuel. Les autorités de la ville entendent également faire d’Astana une pionnière en matière d’objets connectés déployés au service de sa population.

Autant de greentechs dont l’Astana Expo 2017 permettra d’admirer l’éventail. Car c’est bien là l’une des vocations premières de ce grand rassemblement : favoriser le partage de connaissances entre des régions du monde, l’Europe et l’Asie centrale, dont les ambitions sont fortes en matière de développement durable, et qui pourraient bien toutes les deux avoir des choses à s’apprendre.




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