Alors que les relations avec la Turquie continuent de se détériorer, le Président français exprime l'inquiétude provoquée par le retrait des troupes américaines, et le manque de coordination qui a accompagné la décision au sein de l'Otan.
Le retrait des troupes américaines et l’intervention de la Turquie en Syrie ont été sévèrement critiqués par le Président français dans un entretien pour The Economist. Selon lui, l’Otan est en état de « mort cérébrale » car la situation sur place est le fait d’un manque de coordination entre l’Europe et les Etats-Unis.
Il faut « clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l’Otan » affirme Emmanuel Macron qui plaide pour l’Europe de la défense alors qu’un sommet de l’Alliance est prévu à Londres début décembre. « La décision américaine (de retrait du nord de la Syrie) et l’offensive turque, dans les deux cas, ont un même résultat : le sacrifice de nos partenaires sur le terrain qui se sont battus contre Daech ».
Réactions de Berlin et d’Ankara
La chancelière Angela Merkel a déclaré ne pas partager cette vision « radicale » : « Je ne pense pas qu’un tel jugement intempestif soit nécessaire, même si nous avons des problèmes, même si nous devons nous ressaisir » a-t-elle déclaré.
La Turquie n’a pas répondu aux propos du président français, mais Ankara a décidé de renvoyer les membres étrangers de Daech détenus dans les prisons turques, au nombre de 1150, à partir de lundi prochain. Pour l’instant, le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, n’a pas précisé quels étaient les pays concernés par cette mesure.
Ankara insiste depuis plusieurs mois pour que les pays européens rapatrient leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de Daech en Syrie.