Interrompues depuis l'invasion russe en février dernier, ces exportations sont un immense soulagement pour les pays qui en dépendent, et renforcent l'influence de Moscou en Afrique et ailleurs.
L’accord international, signé à Istanbul le 22 juillet dernier, porte ses fruits et un premier bateau, le Razoni, a quitté le port d’Odessa avec 26.000 tonnes de maïs à destination du Liban. Il sera inspecté demain à Istanbul sous l’autorité du centre de coordination conjointe (CCC) afin de s’assurer que des armes ne font pas partie du chargement. Même si ce premier navire ne garantit pas un déblocage du port d’Odessa, c’est malgré tout un signe positif envoyé par Vladimir Poutine en direction des pays africains ou méditerranéens qui dépendent de son feu vert. La Russie a jugé lundi « très positif » le départ d’Ukraine d’un premier navire chargé de céréales. « Il s’agit d’une première étape très importante et bienvenue, et nous attendons avec impatience la mise en œuvre de l’ensemble de l’accord avec la reprise des exportations ukrainiennes vers les clients du monde entier affectés par la crise alimentaire », a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La Turquie est saluée pour son influence dans cet accord qui pourrait permettre un corridor entre Odessa et le reste du monde. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a pour sa part remercié la Turquie pour le « rôle central » joué dans la conclusion de cet accord. « Les alliés de l’OTAN soutiennent fermement la mise en œuvre intégrale de l’accord visant à atténuer la crise alimentaire mondiale causée par la guerre de la Russie en Ukraine », a-t-il souligné dans un message sur son Twitter.
Un soulagement pour le monde
Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kubela, a aussi salué la reprise des exportations : « la journée de soulagement pour le monde, en particulier pour nos amis du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, alors que les premières céréales ukrainiennes quittent Odessa après des mois de blocus russe. L’Ukraine a toujours été un partenaire fiable et le restera si la Russie respecte sa part de l’accord ». L’OTAN et l’Union européenne s’accordent pour espérer que cette livraison ne sera pas un cas isolé : « Il s’agit d’une première étape très importante et bienvenue, et nous attendons avec impatience la mise en œuvre de l’ensemble de l’accord avec la reprise des exportations ukrainiennes vers les clients du monde entier affectés par la crise alimentaire » a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell
Même son de cloche de la part d’Antonio Guterres, de l’Organisation des Nations unies (ONU) : « Le secrétaire général espère que ce sera le premier de nombreux navires commerciaux, conformément à l’accord signé, et que cela apportera la stabilité et l’aide indispensables à la sécurité alimentaire mondiale, en particulier dans les contextes humanitaires les plus fragiles ».
Vladimir Poutine, expert dans le jeu du chaud et du froid, sera-t-il constant dans le soutien des exportations? Ayant réduit les exportations de gaz en direction de l’Europe, il dispose déjà d’un outil de pression majeur, surtout à l’annonce de l’automne et de l’hiver. Et les exportations de céréales pourraient être un moyen de s’assurer le soutien de nombreux pays du sud qui se sont abstenus de condamner l’invasion en Ukraine. La reprise des flux de denrées alimentaires peut en outre aider certains pays comme le Sri Lanka, en pleine déroute sociale et politique.