L’ivresse éternelle : « Rendez-moi mon permis, je produis de l’alcool sans boire ».

Edouard Beros

L'éternel ivre : "Rendez-moi mon permis, je produis de l'alcool sans boire"

Le cas d’un Belge de 40 ans souffrant du rare syndrome de l’auto-brassage. Les juges veulent lui interdire définitivement de conduire.

Un citoyen belge de 40 ans pourrait se voir retirer son permis de conduire à vie. La raison? L’homme, résidant à Bruges, souffre d’une pathologie rare qui le rend perpétuellement ivre. Ainsi, selon le parquet belge qui s’occupe de son dossier, il ne peut pas conduire sans mettre en danger sa propre sécurité et celle des autres.

L’histoire commence en avril 2022, lorsque l’homme est arrêté à un checkpoint et soumis à un alcootest. Le quadragénaire se sentait calme, n’ayant pas consommé d’alcool au cours des heures précédentes. Au lieu de cela, les résultats des tests montrent que son taux d’alcoolémie est bien supérieur à la limite légale. La même chose se produit quelques semaines plus tard. Etant récidiviste, son dossier a été transmis au parquet. Et c’est ici que commence le conflit juridique.

Le quadragénaire affirme ne pas avoir consommé d’alcool avant les deux contrôles, et décide de consulter un médecin. Après une série de contrôles, il découvre qu’il souffre d’une maladie rare, le syndrome de fermentation intestinale, également appelé « syndrome d’auto-brassage ». Essentiellement, « mon corps convertit tout seul les glucides et les sucres en alcool, sans que je boive », a-t-il déclaré aux médias locaux.

Munis de preuves médicales, ses avocats demandent donc aux autorités d’annuler les amendes et de classer sans suite la procédure contre leur client. Mais le parquet est d’un avis différent : puisqu’il a été prouvé que l’homme produit de l’alcool de manière indépendante, ses conditions ne lui permettent pas de conduire et il faut donc lui retirer son permis. Pour toujours.

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Les avocats soutiennent que la thèse de l’accusation n’est pas fondée : « Mon client ne présente aucun trouble ni symptôme d’ivresse lorsqu’il est sous l’emprise du syndrome d’auto-infusion – déclare l’avocate Anse Ghesquière à Hln.be – Il est parfaitement capable de conduire. Il s’agit d’une condition dont on sait très peu de choses. Mon client, en consultation avec ses médecins, suit un régime pauvre en glucides, évitant les aliments comme les pommes, le pain et le cola. De cette façon, il s’assure que son corps ne produit plus d’alcool tout seul. »

La décision des juges est attendue le 22 avril. L’homme demande que son permis de conduire ne lui soit pas retiré, notamment parce que sans voiture, il lui serait impossible d’aller travailler. Son métier ? Employé d’une brasserie à Bruges.

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