Étiquettes anti-deepfake et répression des influenceurs « politiques » : la ligne de l’UE sur les réseaux sociaux pour les femmes européennes

Edouard Beros

Étiquettes anti-deepfake et répression des influenceurs « politiques » : la ligne de l'UE sur les réseaux sociaux pour les femmes européennes

La Commission recommande une série d’actions aux plateformes en ligne pour protéger le vote de juin de la désinformation. Les infractions seront sanctionnées par des amendes pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires

Étiquette qui avertit les utilisateurs que la vidéo qu’ils regardent est un deepfake, c’est-à-dire un contenu généré par l’intelligence artificielle qui manipule ou donne une image déformée de personnes et d’événements réels. Mais aussi une plus grande transparence sur les messages électoraux des influenceurs et une répression de la monétisation des posts et reels viraux contenant de fausses informations et ayant un impact potentiel sur la politique. Telles sont quelques-unes des lignes directrices que la Commission européenne a adressées aux géants des réseaux sociaux et des moteurs de recherche, de Google à TikTok, en passant par Instagram et Twitter, afin de protéger les prochaines élections européennes de juin de la désinformation.

Protéger les élections

Les lignes directrices ne représentent pas des obligations, mais les recommandations de Bruxelles sont un avertissement aux grands noms du secteur pour qu’ils respectent les règles du DSA, le règlement européen sur les services numériques récemment entré en vigueur et qui exige que les plateformes de plus de 45 millions d’utilisateurs utilisateurs dans l’UE pour prévenir et combattre la diffusion de contenus illégaux et préjudiciables. Y compris ceux qui peuvent « nuire à l’intégrité des élections », explique la Commission dans une note.

La violation du DSA peut entraîner de lourdes amendes, pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires mondial annuel d’une entreprise (celui de Meta, par exemple, dépasse les 110 milliards de dollars). Et Bruxelles a déjà lancé des avertissements clairs à X (l’ancien Twitter désormais aux mains d’Elon Musk) et au chinois TikTok. C’est pourquoi le respect de ces lignes directrices pourrait être le meilleur moyen pour les géants des médias sociaux d’éviter les sanctions à la suite du vote.

Intelligence artificielle

L’une des préoccupations majeures de la Commission concerne l’intelligence artificielle (IA). Les deepfakes sont à l’honneur, c’est-à-dire les vidéos et les audio qui parviennent à reproduire l’apparence et la voix de personnages réels alors qu’ils réalisent des actions ou tiennent des déclarations jamais faites dans la réalité. L’UE a déjà approuvé une loi exigeant que les médias sociaux introduisent un label permettant aux utilisateurs de savoir si le contenu qu’ils regardent est un deepfake, mais cette obligation n’entrera en vigueur que l’année prochaine. Trop tard pour les élections européennes de juin. D’où la « recommandation » de « clairement étiqueter les contenus générés par l’IA (tels que les deepfakes), d’adapter les termes et conditions en conséquence et de les appliquer de manière appropriée ».

Désinformation

Toujours au sujet des fausses nouvelles, la Commission a également recommandé que les réseaux sociaux bloquent la monétisation et la diffusion virale de contenus de « désinformation ». En revanche, Bruxelles invite les plateformes à promouvoir l’information officielle sur les processus électoraux, notamment en mettant en œuvre des initiatives d’éducation aux médias et en adaptant leurs systèmes de recommandation de contenu. Pour cela, la Commission indique qu’elle s’appuie sur les organisations de journalistes qui s’occupent de la vérification des faits et sur les outils officiels de vérification de l’information, y compris ceux promus par l’UE elle-même, comme Edmo.

D’une manière générale, Bruxelles invite les médias sociaux à « coopérer avec les autorités nationales et européennes, les experts indépendants et les organisations de la société civile pour promouvoir un échange efficace d’informations avant, pendant et après les élections et faciliter le recours à des mesures d’atténuation appropriées, y compris dans les domaines de l’information ». manipulation et ingérence d’acteurs étrangers, désinformation et cybersécurité », indique la note.

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Influenceurs

Les lignes directrices concernent également la transparence de la publicité politique. Dans ce cas également, la Commission recommande la création d’un label qui alerte les utilisateurs sur les contenus sponsorisés par des partis et des candidats, ou en tout cas à contenu électoral clair. Par ailleurs, Bruxelles braque les projecteurs sur les influenceurs, en suggérant l’introduction d’une « fonctionnalité » permettant aux stars des réseaux sociaux de « déclarer si le contenu fourni est ou contient de la publicité politique » et de rendre publique l’information sur qui a financé l’éventuelle publicité. Ces derniers mois, la Commission européenne a mené une enquête auprès de plus de 500 influenceurs à travers le continent, révélant que 97 % d’entre eux publiaient du contenu commercial mais que seulement 20 % le déclaraient systématiquement comme tel.

Avec le règlement DSA, « l’Europe est le premier continent doté d’une loi pour lutter contre les risques systémiques sur les plateformes en ligne qui peuvent avoir de réels effets négatifs sur nos sociétés démocratiques », déclare Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur. « 2024 est une année importante pour les élections – poursuit-il – C’est pourquoi, avec les lignes directrices d’aujourd’hui, nous utilisons pleinement tous les outils offerts par la loi sur les services numériques pour garantir que les plateformes respectent leurs obligations et ne soient pas utilisées de manière inappropriée pour manipuler nos élections. , tout en préservant la liberté d’expression », conclut-il.

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